Les Présidentielles. La « chasse » aux voix…

Le baromètre annuel « Les Français et le bien-être des animaux » mené par la Fondation 30 Millions d’Amis et l’Ifop indique que le bien-être animal est un sujet qui ne laisse pas indifférent et qu’il pourrait bien jouer un rôle non négligeable lors de l’élection présidentielle.


« Enquêtes après enquêtes, les Français montrent qu’ils sont de plus en plus mobilisés pour la protection des animaux, réagit Reha Hutin, Présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis. En mettant le bien-être animal parmi leurs préoccupations majeures pour la Présidentielle, ils demandent aux candidats de faire des propositions ambitieuses et concrètes en la matière. »

Pour la 1 ère fois depuis le lancement du baromètre, une majorité de Français estime que les animaux sont bien défendus par la législation et dans une moindre mesure par les politiques (42 %). Cette perception, dans un contexte marqué par les discussions et le vote de la « PPL Animaux » tout au long de l’année dernière, confirme que le choix des politiques et du législateur de se saisir du bien-être animal s’avère payant. Nos concitoyens semblent savoir gré au politique d’avoir adopté des avancées phares, telles la fin progressive de l’exploitation des animaux sauvages pour le divertissement (7 ans pour les cirques, 5 ans pour les delphinariums, 2 ans pour les montreurs d’ours et de loups) ou encore l’interdiction des manèges à poneys. La seule interdiction de la vente des chiots et des chatons en animalerie prévue en 2024 est jugée insuffisante. Trois quarts des personnes interrogées (75 %) demandent l’interdiction totale de la vente de tous les animaux de compagnie en animalerie et 77 % par petites annonces. De même, 59 % des Français sont favorables à la stérilisation obligatoire des animaux de compagnie pour lutter contre les abandons.

Plus de 8 Français sur 10 sont favorables à la fin du transport d’animaux d’élevage vivants et à l’abattage sans étourdissement, lui préférant le transport de la viande après abattage. Actuellement, les animaux d’élevage peuvent être transportés vivants à travers l’Europe pendant plusieurs heures. Une source de stress, de blessures et de maltraitance qui n’a pas été réglée par les eurodéputés qui viennent de voter un texte décevant et peu ambitieux. Ce sont 85 % des personnes interrogées qui se déclarent pour l’interdiction de l’élevage intensif, un élevage qui vise à augmenter la productivité en raccourcissant la phase de croissance ou en utilisant des espaces réduits. Dans l’hexagone, environ 80 % des animaux subissent ce mode d’élevage déjà entaché par de multiples scandales de maltraitance. Plus de 7 sondés sur 10 estiment qu’il n’est pas justifié de faire souffrir les animaux sous couvert de « tradition ». Parmi ces traditions, la corrida cristallise de plus en plus le débat ; 77 % des Français sont favorables à son interdiction. La chasse à courre, dont la cruauté a fait les gros titres en 2021, est également rejetée par 77 % des personnes interrogées.

Quant à la chasse le dimanche et pendant les vacances scolaires, 76 % des Français sont pour son interdiction. Rappelons que la chasse est autorisée les 7 jours de la semaine dans notre pays. Cette activité fait chaque année de nombreuses victimes humaines et animales ; 55 % des électeurs pourraient même être dissuadés de voter pour un candidat qui défend la chasse.  Dès lors qu’il est démontré que des méthodes substitutives peuvent être utilisées à la place, 9 Français sur 10 sont favorables à l’interdiction totale de l’expérimentation sur les animaux. Près de 2 millions d’animaux sont utilisés par la science en France. Alors que la loi du 30 novembre 2021 visant à lutter contre la maltraitance animale a permis la fermeture des derniers élevages de vison, les Français interrogés par la Fondation 30 Millions d’Amis et l’Ifop sont 89 % à rejeter le commerce de la fourrure. Un chiffre qui monte à 95 % chez les 50-64 ans.

« Si le législateur semble avoir pris conscience de l’importance du bien-être animal pour nos concitoyens, il en va de la responsabilité des candidats à la Présidentielle d’aller plus loin afin que cesse toute maltraitance à l’encontre des animaux », conclut Reha Hutin.