Ville, donnez-nous notre ombre quotidienne...

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Renaud nous invitait déjà, dans les années 80 de « Marcher à l’ombre »… Visionnaire ?


- palmiers versus feuillus : qui gagne ?

Il fait  chaud. Demain, il va faire encore chaud, de plus en plus chaud. Malheureusement pour nous, les climato-sceptiques ont tort, le changement climatique est bien là et le phénomène s’accélère. La prudence, la sagesse aussi, serait de prendre le plus vite possible des mesures pour limiter les dégâts. Dans l’attente d’hypothétiques solutions miracles, il en existe d’autres relativement simples. Rendre les villes et beaucoup de villages aussi, plus respirables en été en plantant des arbres ombrageant, est l’une d’elle. Pas n’importe quels arbres évidemment. Nos palmiers du Sud par exemple, sont très décoratifs mais trop n’en faut. On comprend dans ce contexte pourquoi. Il faut aussi prendre en compte la gourmandise ou pas en eau des espèces plantées. Les feuillus ayant l’avantage de perdre leur feuilles en hiver et de laisser la lumière et la chaleur du soleil réchauffer les bâtiments.

À l’heure du réchauffement généralisé et des étés caniculaires, l’arbre est devenu un enjeu vital et politique, plus encore qu’esthétique, pour nos villes et territoires urbanisés. Les appels à planter se multiplient : forêts urbaines, plantations massives, transplantations de grands arbres... Réalisés dans la précipitation, ces projets de verdissement sont trop souvent nocifs pour les arbres et contre-productifs pour nos villes. Comme le sont la multiplication des arbres en pots, ni esthétiques ni susceptibles de se développer et de procurer de... l’ombre.


- lumière et chaleur l'hiver, ombre l'été -

Cet ouvrage, « A  l’ombre des arbres ! » est à mettre dans toutes les mains des professionnels et surtout des décideurs. Les élus, maires en premier, ont un rôle déterminant à jouer. Ce sont eux qui vont faire ou pas la ville de demain, planter des arbres ou pas, débétonner et perméabiliser les sols ou pas. Et pourquoi pas, planter aussi des arbres fruitier. Je pense au figuier qui ne craint pas les étés torrides… Mais les DG d’entreprises privées aussi sont concernés car, ce qui est valable pour les territoires publics, l’est tout autant pour les usines, les bureaux, les ensembles commerciaux de toutes sortes et de toutes tailles. Pour les entreprises de jardin, même si certains sont conscients des enjeux, la problématique n’est pas simple. Ils sont aux ordres de leurs clients. Ils doivent alors faire preuve de pédagogie et passer les messages dictés par la raison et la réalité des faits.


- pin... parasol -

A Montréal, Pierre Bourque, maire de 1994 à 2001, fut un de ceux qui s’impliqua le plus dans le reboisement de la ville alors qu’à l’époque, l’intérêt de cette politique était moins évidente qu’aujourd’hui. Il voulait en « faire un grand jardin ! » Valérie Plante, la bien nommée actuelle mairesse, promet elle aussi, vingt ans plus tard, de verdir la ville, à commencer par planter 17 500 arbres à... canopée ainsi que d’agrandir progressivement le parc Mont Royal, poumon de la ville situé en son centre - un peu l’équivalent de Central Park à New York.
- Comme dirait l’autre : ya du boulot !


- Nice, cour des miracles...

  • Caroline Mollie est l’auteure de cet ouvrage qui a vocation à être un livre de chevet auprès des professionnels de l’aménagement en France et à l’étranger. Elle est architecte-paysagiste et spécialiste de l’urbanisme végétal. Elle a conduit, pendant dix ans au ministère de l’Environnement, un programme de protection et de valorisation des arbres en ville. Membre d’honneur de la fédération française du Paysage dont elle a été présidente pendant dix ans. Éditeur Delachaux et Niestlé - 27 €.