Tourisme durable : la pollution générée par les paquebots de croisière...

et si on... osait l'évoquer.

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Comme pour le transport aérien, le transport maritime est une source de pollution dont on parle peu ou pas du tout. Trop d'intérêts en jeu. On préfère se donner bonne conscience en s'attaquant aux automobilistes rançonnables à merci.



Partant du fait que d’ici à 2025-2030, les Nox (oxyde d’azote) émis en mer seront supérieurs aux Nox émis sur terre, la France Nature Environnement va ponctuellement se concentrer sur la pollution générée par les paquebots dans les ports. À cette fin, elle organise mardi prochain une opération qui devrait permettre de mettre en évidence la réalité de celle-ci.


L’utilisation d’un instrument de mesure des particules fines dans l’air permettra, en temps réel, de visualiser la concentration des polluants suivants : dioxydes d’azote, dioxyde de soufre, particules fines. En se plaçant à des endroits stratégiques du port où stationnent les paquebots et en comparant avec d’autres zones de la ville ou du corps humain (pollution à l’inspiration puis à l’expiration), on rendra compte de la pollution générée par les bateaux de croisière.


La pollution générée par les paquebots pendant le stationnement, pour la ville hôte, est peu connue. Le bateau de croisière a une bonne image alors qu’il s’agit d’une ville sur l’eau qui engendre une grosse pollution. Avec 21,3 millions de croisiéristes en 2013 et une augmentation de l'activité de l'ordre de 77% en 10 ans, cette forme de tourisme de plus en plus prisée, il est logique qu'on s'interroge.  D'autant que la croisière, c’est 15% du transport maritime et qu'on prévoit que les Nox émis en mer seront supérieurs à ceux émis sur terre… Pas vraiment réjouissant.


Se pose implicitement les choix de société de loisirs. Ils sont de notre pleine responsabilité car si, avant, nous ne mesurions pas les conséquences de nos activités sur la biodiversité et sur notre santé, il devient de moins en moins possible de les ignorer. En particulier ceux qui les mettent en place, les autorisent, les contrôlent et en bénéficient aussi, créant au passage du travail bien sûr… de la croissance. Dans le but d'enfoncer le clou, les chiffres relevés lors de cette opération menée conjointement avec l’ONG allemande NABU, seront rendu public. Pour que chacun fasse ces comptes, aurait dit Jean Giono…


Face à cette pollution chimique et biologique, la pollution visuelle de ces HLM des mers, avec section VIP, casinos,etc, semble donc bien secondaire. Néanmoins elle est bien… visible et, que l'on soit à Venise ou à Cannes, elle interpelle. Elle souligne notre goût immodéré pour la promiscuité, pour la facilité avec laquelle on nous vend n'importe quoi, pour notre aveuglement. Nos villages meurent, tandis que nous nous entassons dans des villes sans âme et que les paquebots de croisière font une crise… d'obésité. La course au toujours plus, le paraître plutôt que l'être... Et si nous relisions quelques classiques cet été pour nous ressourcer ou simplement écouter Pierre Rabhi ?