Cannes / Côte d’Azur : le stationnement,

plus difficile encore en été.

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Si Cannes n’a pas l’exclusivité des problèmes liés au stationnement (c’est pas triste à Nice et à Golfe Juan pour ne citer que ceux-là) et aux paradoxes qui l’accompagne, une actualité récente le place sur le devant de... ma scène de vie.

Les touristes et les résidents du bassin cannois qui fréquentent les plages publiques du boulevard du Midi, se demandent parfois si tout n’est pas fait pour les décourager d’y aller. Ainsi, durant des dizaines d’années, la maréchaussée ne verbalisait pas les voitures qui se garaient le long de la voie ferré, entre le chemin de la Nadine qui passe sous la voie ferrée et le boulevard Leader, puis il y a deux ou trois ans, les choses ont changé et la loi appliquée. Et sur ce point, il n’y a pas grand chose à redire car le rétrécissement provoqué par les voitures qui mordaient sur le trottoir présentait une gêne pour la circulation et faisait courir des dangers aux piétons et aux deux roues. Plus contestable, les travaux réalisés le long de la voie parallèle au boulevard du Midi, en l’occurrence le boulevard de la Mer, visant à restreindre son utilisation alors qu’elle pouvait être une alternative aux centaines de places perdues.

Toujours sur le boulevard du Midi que certains ont cru bon de rebaptiser Louise Moreau, il restait une zone qui, l’été permettait à de nombreux touristes et résidents du bassin cannois, de fréquenter les plages publiques et... gratuites, entre le SICASIL et Thales Alenia Space, grosso modo jusqu’à la limite avec la commune voisine de Mandelieu La Napoule. Ce tronçon, offrait la particularité d’une circulation sur deux voies dans les deux sens, séparé par un terre-plein, assez large et joliment arboré par endroit (zone colorée en bleu sur la carte ci-contre). Et donc, avec l’affluence estivale, l’habitude plusieurs fois décennales, avait été prise de se garer le long des terre-pleins. Habitude tolérée par les autorités qui à notre connaissance, n'ont jamais dressé de PV.

Mais la donne a brusquement changé et sans avertissement aucun (pourquoi en effet puisqu’il n’est pas légal de s’y stationner), la police municipale est venue faire son plein de procès-verbaux. Au grand dam des vacanciers locaux ou pas, dès qu’ils apprirent que des agents opéraient, avec à la clef des amendes non pas de 35 € mais de 135 € car il s’agit d’une infraction sur une voie de circulation et non pas sur une place de stationnement. Ajoutons pour faire bonne mesure que les agents interrogés ce jour-là ne firent pas preuve d’une grande compassion et furent plutôt avares d’explications.

Cerise sur le gâteau, ce manque d’explication et de pédagogie eut comme conséquence un curieux ballet de voitures. Ceux qui s’étaient passé le mot se précipitèrent pour déplacer leur voiture, aussitôt remplacés par de nouveaux arrivants heureusement surpris de trouver encore à cette heure des places pour se garer... Irritation aussi des teneurs des buvettes relookées ou en voie de l'être par l’omniprésent architecte et designer Wilmotte... qui s’inquiètent d’une diminution éventuelle de leur clientèle.

Encore une fois, la loi c’est la loi et elle s’applique ici, difficile d’argumenter là-dessus. La tolérance c’est pour d’autres sujets, d’autres types de délinquances mais c’est un autre débat... Disons quand même à qui veut l’entendre qu’il existerait une solution bien simple, transformer cette double voie en voie simple, et transformer l’espace récupéré en places de stationnements qui un jour ou l’autre n’en doutons pas, seront payants. Cela dans une logique de continuité puisque le tronçon plus à l’est, dont il était question plus haut dans l’article, est à une voie dans chaque sens.

Les automobilistes sont les nouvelles vaches à lait de la République. Acheter une voiture, grosse et rapide, si possible au diesel ou hybride, est fortement encouragé voire considéré comme un acte citoyen surtout si la belle est Made in France. Cela contribue à la prospérité économique du pays en créant des milliers emplois directs et indirects. Mais, s’en servir correctement, c’est une autre histoire : coût des carburants exorbitants pour les classes très moyennes, des assurances, des péages (Cocorico, nous avons les plus chers du monde dans la région), difficultés de se garer, embouteillages déments, limitations de vitesse pas toujours justifiées, gendarmes couchés, radars, flashage... N’en jetez plus, les routes sont pleines et la planète qui n'a pas d'état d'âme, va un jour ou l’autre nous faire payer au prix fort la facture écologique.

On l’a compris : « Le stationnement pour tous », c’est pas pour aujourd’hui ni pour demain sur la Côte d’Azur !