Tourisme made in France :

Le Gard, une région emblématique !

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Situé sur la rive droite du Rhône, ce grand département s’étale de la Camargue aux Cévennes et se positionne comme atypique. D’abord, nous sommes en pays huguenot, où l’austérité, aussi bien des habitants que de la végétation de garrigue, est omniprésente. Austérité n’est pas pour autant synonyme d’ascétisme : l’art du bien vivre est à l’honneur ! Si près de la Provence, la population est languedocienne, non pas provençale, d’ailleurs la langue est très différente. Gorgé d’histoire, habité depuis la nuit de temps, le Gard se mérite, il faut partir à sa découverte pour trouver de véritables trésors architecturaux et gastronomiques.

Au centre, le Grand Duché d’Uzès, premier Duché de France (dont le duc est toujours bien vivant et vient régulièrement dans son château) est un véritable joyau. C’est d’ailleurs en parlant d’Uzès que Racine a écrit à son cousin parisien, ici, « nous avons des nuits plus belles que vos jours ». Si la petite ville est toujours aussi animée, drainant lors de ses marchés tous les producteurs locaux qui déclinent des produits de grande qualité : vins, fromage Pélardon, truffes, fraises, asperges, oignons doux et fruits des vergers, la cité ducale a surtout connu sa grande prospérité avec les bas de soie.

À la fin du XIXème siècle, de nombreuses magnaneries étaient installées dans la région, notamment à Lussan. Dans ce petit village médiéval, perché sur son piton rocheux qui domine la vallée de l’Aiguillon, où trône un superbe château du XVIIème siècle, on a compté jusqu’à 1200 habitants quand la production de la soie en faisait la richesse. La presque totalité partait sur Lyon où les « canuts » produisaient de véritables merveilles soyeuses. Ne restait dans la région que la quantité nécessaire à la fabrication des bas de soie. Aujourd’hui, des artistes s’y sont installés, dont un extraordinaire céramiste, Emmanuel Bertrand, qui a pris ses quartiers dans l’ancienne filature, tel. 04 66 22 42 12.

 

- le jardin d'Alix -

Un détour s’impose au « Jardin d’Alix » à Vers-Pont du Gard. Là, le maître des lieux, véritable Raimu languedocien, a reconverti sa dizaine d’hectares pour créer une vente directe sur les lieux de production. Cerises et pommes sont cueillies par les acheteurs, pesées et emportées. Selon les saisons, on se ravitaille en produits bios de saison : fraises, asperges, tomates courgettes, aubergines poivrons… le meilleur du Sud-Est ! Dans cette ferme pas comme les autres, la basse-cour est présente, parce que les animaux s’y sentent bien : hors de question de les manger ! Les chiens sont joueurs, les chevaux « souriants », c’est la ferme du bonheur, tel. 06 23 81 83 52.

- les produits des Roger -

 Autre rencontre surprenante avec le couple Roger. Catherine était archéologue, Pascal, vigneron. Ils ont reconverti le domaine viticole d’Arpaillargues en un grand champ d’herbes aromatiques et de roses qui leur permet de décliner de savoureuses créations bios autour de la cerise : sirops, confitures, glaces, clafoutis marient les cerises au thym, verveine, menthe, roses, coquelicot, lavande… Membre de l’association « Bienvenue à la Ferme », la plupart de leurs produits sont vendus, sur place, aux marchés d’Uzès et dans les épiceries fines nîmoises, tel. 06 79 21 64 31.

Il n’est donc pas étonnant que l’on découvre des endroits où se mêlent la beauté des vieilles pierres et la gastronomie mise à l’honneur grâce à la qualité des produits locaux.

À dix minutes à pied du centre d’Uzès, au centre d’un parc d’un hectare, deux dynamiques quadragénaires, Pierre Béghin et Benoît Hérault, viennent d’ouvrir une maison d’hôtes atypique. Tombés amoureux de l’Uzège, ils ont ouvert leur première  maison d’hôtes il y a quelques années, « Le Clos de Léthé ». Il y a deux ans, ils ont découvert un site extraordinaire, à dix minutes à pied du centre d’Uzès : un bâtiment du XVIème siècle, au cœur d’un parc arboré d’un hectare, doté d’une magnifique tour d’angle et d’un pigeonnier surmonté d’un fronton rectangulaire avec, au 1er étage, une galerie ornée de colonnes doriques, où ils ont créé 5 chambres d’hôtes et 3 suites, au design ultra moderne, avec des œuvres d’art semées çà et là : « L’Artémise ». Une grande piscine entourée de petits solariums particuliers rend le séjour encore plus agréable. C’était aussi et surtout l’occasion de trouver un cadre paisible et plein de charme pour le restaurant gastronomique qui manquait à Uzès. C’est aujourd’hui chose faite, avec l’arrivée du jeune chef breton, Gaétan Le Guyadec, qui mixe avec talent sa culture bretonne et les produits de terroir. Pas de carte, chaque jour sont élaborés des menus surprises. Le résultat est des plus concluants : bonite panée au sarrazin sur coulis de tomate, seiche au beurre de Vadouvan (variété de curry), carré de cochon entouré de févettes, oignons, blettes et purée de rattes au basilic, glace au Pélardon (fromage de chèvre) au lait ribot (lait fermenté)… Accompagnés de délicieux vins d’Uzège, ces menus sont proposés à 35 € au déjeuner, 55 € en 4 plats et 70 € en 5 plats, vin à partir de 24 € la bouteille, tel. 04 66 63 94 14.

 

 - le Mazet des Roger -

À 7 km d’Uzès se trouve un délicieux petit village médiéval, Collias. Dans une petite ruelle, la famille Aparis a fait l’acquisition, en 1989, de trois bâtisses du XVIIème siècle qu’elle a transformé en hostellerie de charme, restaurée dans le respect de la pierre de Vers-Pont du Gard et du charme languedocien. Seize chambres (à partir de 95 €) et 2 suites composent « L’Hostellerie de Castellas ». Sous l’impulsion de l’architecte d’intérieur Chantal Peyrat, les chambres, spacieuses et claires, sont décorées en mettant  la Provence à l’honneur, dans un design résolument contemporain. Bien que classé en 3 étoiles, ce petit bijou offre des prestations et un cadre valant largement un 4 étoiles. Les salles de bain sont vastes et claires, les terrasses ouvrent sur les toits du village et la jolie petite église ou sur la piscine au cœur du jardin, relookée en bain romain. Qui dit hostellerie, dit en général restauration. Et là, la famille Aparis a fait fort ! Elle a mis aux commandes de son restaurant, situé dans les grandes salles voutées l’hiver et dans le jardin l’été, un MOF, Jérôme Nutile, enfant du pays, qui a décroché sa deuxième étoile au Michelin en 2009. Sa cuisine est aussi proche de son terroir qu’inventive et subtile. Cuisine contemporaine où la qualité des produits (il a son propre parc potager de 800 m2 où s’épanouissent herbes aromatiques et légumes), la justesse des cuissons, les accords de saveurs sont ici primordiaux. On découvre ainsi la raviole de brandade, mousseux de haddock, sot l’y laisse et aileron de volaille dans un bouillon vert ; goujonnette de Saint Pierre confit au beurre d’orange, pointes d’asperges vertes aux sucs de betteraves ; poitrine de canard et ses légumes printaniers au sautoir ; pommes en l’air sur un sablé, crème glacée à la vanille et caramel au cidre. (Menus à 62, 99, 130 et 170 €). Le chef propose également des pique-niques à 25 et 50 €, ainsi qu’un service traiteur pour menus de fêtes, tel. 04 66 22 88 88.

 - le charmant village de Collias -

- à suivre : Dernière étape dans le Gard -