Cannes : le Port Canto sous perfusion.

L'imbroglio juridique continue.

- la piscine du Club House, été 1967 -

Les jugements succèdent aux appels des parties concernées. La ville a récupéré la gestion du port et est peut-être en passe de récupérer diverses structures qui y résident, dont le Club House. Les plaisanciers qui croyaient posséder un anneau, ont découvert à la suite de ses féroces combats judiciaires, qu'ils n'en étaient que locataires. Plusieurs commerces du port ne savent plus à qui payer les loyers. A la ville, à la société qui, jusque là, encaissait leurs chèques ? De peur d'avoir à payer à l'un puis à l'autre, certains ont déposé sur un compte réservé pour le jour où les choses seront claires.

- Plaisance et Prestige : un slogan en décalage avec la réalité -

On ne peut que regretter, en tant que Cannois cette situation. L'état du port en tant que tel ne s'est pas dégradé ni amélioré. On aura noté quand même l'installation d'immenses jardinières contenant arbres et arbustes. Une dépense importante qui ne fait pas l'unanimité et qui consomme aussi beaucoup d'eau pour garder ces plantes en vie… Est-ce que ces frais sont compensés par l'instauration de places de stationnement payantes dans ce qui était un des très rares espaces de liberté ?

Quant à la verrue sise à l'endroit même où, en 1967, Pierre Canto inaugurait dans le premier port privé de France, le Club House, c'est une véritable honte. Ce club qui vécu ces heures de gloire grâce à MM. Chabrérie, André Sonier, sous la direction de Pierre Blanckaert, est méconnaissable. La piscine d'eau de mer chauffée, de 30 mètres sur 10 est remplie de gravats qui dissimulent le marbre de Carrare originel. Le jardin croule sous les décombres en tout genre. Les lourdes tentures ne cachent plus du soleil les plaisanciers qui venaient se reposer de leurs courses en mer dans les salons luxueux de l'International Sporting de Cannes… tout ça en face du quai d'honneur ! On imagine la surprise plutôt désagréable de nos visiteurs devant ce triste spectacle…

- à droite la piscine, à gauche le Pub, devant le jardin…

Le Blue moon, night club qui fit danser plusieurs générations et tourner bien des têtes est mort et enterré. Idem avec l'établissement de thalassothérapie, le restaurant dirigé par le patron de la Bonne Auberge, un des grands noms de la gastronomie azuréenne.

Les lenteurs de notre système judiciaire sont-elles la seule cause de cet enlisement ? Il faudra, c'est maintenant certain, la tenue des prochaines élections municipales pour espérer voir les choses bouger…