Quand les candidats aux présidentielles partent à la chasse aux voix,

le chasseur devient alors un gibier de choix …

Catégorie Pieds dans le plat


- le chien, le meilleur ami de l'homme,
le chasseur, le meilleur ami de l'homme politique -

C'est le Premier ministre qui a sonné du cor le premier et parti à la chasse aux voix en signant un pacte entre les ministères du Budget, celui de l'Ecologie et la Fédération nationale des chasseurs et en lui attribuant une contribution de 23 millions d'euros par an. Il faut dire que les chasseurs ont de quoi être ravi par les actions de la ministre de l'écologie, Nelly Olin, qui a convaincu l'Union européenne d'abandonner les poursuites contre la France à propos de la chasse aux oiseaux sauvages pendant leur période de migration prénuptiale et de reproduction. Un dossier qui traînait depuis l'an 2000…

C'est en tant que ministre des Finances que Nicolas Sarkozy a brossé dans le sens du poil les chasseurs et leurs chiens. Il lui a suffi de leur accorder les aides financières qu'ils réclamaient ; son ami et allié, le président du Conseil général des Alpes Maritimes, Christian Estrosi, l'a suivi dans cette démarche volontariste, plaçant en position éligible le président de la fédération des chasseurs lors des dernières élections régionales. Son département compte de nombreux chasseurs qui ont un rôle important dans les conseils municipaux de l'arrière et du haut pays.

Le report des voix chez les chasseurs n'a rien d'automatique, au mieux c'est un fusil à deux coups. Un pour le premier tour, on vise, on tire pour descendre l'adversaire. Au second tour, avec la cartouche qui reste, il s'agit de ne pas rater son coup. Il y a des chasseurs de droite comme il y a des chasseurs de gauche, les politiques le savent qui les courtisent. On imagine Philippe de Villiers et Ségolène Royale participant à une chasse à courre, François Hollande s'inscrivant à une battue administrative, Fabius à l'affût, Jacques Lang à "la passée", aux heures crépusculaires…

Sur ce dossier, François Bayrou n'a pas eu le choix. Opposé aux législatives, à Jean Saint-Josse, président de Chasse, Pêche, Nature et Traditions, les chasseurs l'ont rangé dans le camp des anti-chasse.

Les législatives, d'abord, les présidentielles après, les municipales qui suivent, la chasse aux voix ne connaît jamais de trêve.

- mention : www.pariscotedazur.fr - avril 2006 -