- Barbe de bouc et souliers cloutés, Sigale Mai 2025 © Célia Pernot -

Réalisés dans les Préalpes d’Azur marquées par le pastoralisme, les natures mortes, portraits et paysages de l’artiste photographe Célia Pernot, donnent à voir un monde à la fois familier et mystérieux, où l’imaginaire réenchante la réalité. Cette création s’inscrit dans la continuité de ses collaborations avec des espaces naturels protégés propices à faire l’expérience du vivant et à transmettre son caractère merveilleux.

Son livre, « L’étoile, le berger et le vent… » a été produit entre juin 2024 et juin 2025 dans la vallée de l’Estéron, sous l’égide du Parc naturel régional des Préalpes d’Azur dans le cadre de la résidence artistique « Terres de légendes » et du Plan culture et ruralité. Célia Pernot, artiste photographe et apicultrice, née en 1978, vit en Provence. Sa mère, prix de chimie, est une pionnière de l’enseignement de l’impact des pollutions chimiques sur l’environnement. Ce contexte favorise l’engagement de Célia pour la protection du vivant à une échelle locale autant que globale par le biais de la création artistique.

Ses études aux Beaux-Arts de Rennes, au California College of Arts, à l’École des métiers de l’information et au Missouri PhotoWorkshop, ont façonné son écriture photographique. Associant approche scientifique et formes artistiques, le travail de Célia en France, au Moyen-Orient et aux États-Unis aborde des problématiques environnementales, sociologiques et humaines. D’autres sources iconographiques sont ponctuellement associées à ses photographies et différents dispositifs techniques, de la photographie aérienne au studio, sont expérimentés. Ces recherches plastiques sont menées au profit d’un langage visuel singulier et d’une représentation du vivant propice à l’émotion et à la réflexion.

- Celia Pernot -

« Tout a commencé par un léger matin de Printemps. Un de ces matins annonciateurs de nouvelles qu’on ne parvient pas encore à définir. Les barbes de boucs avaient terminé leur floraison et leurs fruits apparaissaient çà et là dans les prairies. Préparant une leçon de choses, j’observais alentour, un exemplaire du Système de la Nature entre les mains. Les akènes de ce salsifis des prés se coiffaient de leurs aigrettes. J’appris que cette petite plante appartenait à la famille des Astéracées : des étoiles ! Comme si le Ciel avait voulu semer quelques astres à la surface de la Terre. Alors que je poursuivais ma lecture, je sentis le vent se lever et, en un courant d’air, il déroba ces petits duvets d’étoiles. Je les regardais, fasciné par leur ballet, songeant que, peut-être, les étoiles du sol rejoindraient celles du firmament. C’est alors qu’il se passa ce que je n’avais pas envisagé. Gouvernés par mes souliers, mes pieds m’entraînèrent à leur suite. Je n’avais plus le choix, il fallait que je leur emboîte le pas, que je découvre leur destination secrète. » Anémochorie, Diane Saurat (d’après les photographie de Célia Pernot, extrait)