-Le glyphosate est utilisé comme alternative au désherbage manuel, mécanique ou thermique,
parfois au fauchage ou au paillage. Ici, flore spontanée détruite dans cette monoculture de pomme du Limousin  -

Le 18 mars 2026, la Cour de justice de l’Union européenne étudiera le recours engagé en 2024 par Agir pour l’environnement contre la décision de la Commission européenne de ré-autoriser, pour 10 ans, le glyphosate, un herbicide total foliaire systémique (c’est à dire non sélectif) largement utilisé dans l’agriculture, la sylviculture et l’horticulture.

Après avoir obtenu en février 2023, l’interdiction de l’imidaclopride, insecticide « tueur d’abeilles » utilisé pour le traitement des semences de betteraves, empêché la mise sur le marché du sulfoxaflor, autre insecticide de la famille des néonicotinoïdes, Agir pour l’environnement et le collectif des Maires anti-pesticides, défendus par Maître Corinne Lepage, espèrent obtenir l’interdiction du glyphosate dont les effets sanitaires et environnementaux ne sont malheureusement plus à démontrer.

Dernière minute : La Revue Regulatory Toxicology and Pharmacology vient - fait rarissime - de rétracter un article de recherche sur le glyphosate publié il y a 25 ans. Cet article a influencé nombre de décisions et notamment celle de prolonger l’autorisation du célèbre herbicide de Bayer-Monsanto par la Commission européenne.

La rétractation de cet article scientifique est fondé sur le fait que les auteurs signataires de l’article - d’éminents scientifiques - ne seraient pas à l’origine de l’article mais auraient simplement servi de prête-noms à la multinationale de l’agrochimie… contre rémunération (une pratique trop courante dans certains milieux scientifiques, pour arrondir les fins de mois) ! L’article aurait soigneusement omis de prendre en considération certaines études de toxicité chronique et de cancérogénicité, permettant à ce désherbant total, commercialisé notamment sous le nom de Roundup, de se faire une nouvelle virginité… Un désaveu qui intervient bien tard. 

Cette action apporte de l’eau au moulin de la procédure judiciaire européenne qu’Agir pour l’environnement a intentée contre la décision de la Commission européenne de ré-autoriser pour dix ans le glyphosate.

[NDLD. Un autre désherbant total, connu sous le nom « d’agent orange », avait prouvé durant la guerre  du Vietnam, au Loas et au Gambodge (1961/71), ses effets toxiques suite à son épandage à grande échelle par l’armée américaine. Produit par Monsanto - encore lui et Dow chemical - ce produit était d'usage courant dans l'agriculture aussi bien aux États-Unis qu'en URSS dans les années 1960.]