Le Cannet. Le jaune mimosa sur la palette de Bonnard…

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A l’occasion d’une nouvelle présentation de ses collections, le Musée Bonnard va, dès demain et jusqu’au 31 mai 2026, mettre à l’honneur le tableau emblématique du maître « L’Atelier au mimosa » conservé au musée national d’Art moderne Centre Pompidou à Paris durant plus d’une année. Ce tableau revient au Cannet après y avoir été exposé à l’occasion de l’ouverture du musée en 2011. Cette œuvre majeure témoigne du génie du peintre imprégné par l’environnement lumineux de sa maison- atelier du Bosquet sur les hauteurs de la ville. Le papillonnement de la couleur renforcé par une technique longuement mûrie, « le chiffon d’une main et le pinceau de l’autre », est aussi l’expression d’une composition prodigieusement originale qui oscille entre figuration et abstraction.

Ce nouveau parcours reprendra les différentes étapes de sa création en s’appuyant également sur des regards croisés avec d’autres artistes (Lautrec, Vuillard, Kimura, Truphémus, Lesieur ...). Du peintre de La Revue blanche à celui de la lumière, Bonnard nous invite par son œuvre, en accord total avec la nature, à l’humilité.



- Pierre Bonnard, L’Atelier au mimosa, Le Cannet, hiver 1939/octobre 1946,
Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Centre de création industrielle -


« Réalisé entre 1939 et 1946, L’Atelier au Mimosa est bien davantage qu’une vue de l’atelier du Bosquet. Il est l’aboutissement d’un long travail où mémoire, observation et expérimentation chromatique se conjuguent. À travers la verrière de sa maison du Cannet, Bonnard laisse pénétrer la lumière méridionale : le mimosa éclatant inonde la pièce, les frontières s’effacent entre intérieur et extérieur, les ombres et les reflets animent chaque surface. La composition complexe, traversée par des lignes architecturales et des plans fragmentés, donne au tableau une profondeur sensible qui oscille entre figuration et abstraction. Bonnard peint ici non pas le réel, mais ce que la lumière en révèle. Comme il le rappelait lui-même : Il ne s’agit pas de peindre la vie mais de rendre vivante la peinture. »