Airbnb, Abritel et autres locations saisonnières…

Si ces locations représentent des aubaines pour les loueurs et les visiteurs, les effets secondaires engendrés ne sont pas minces. Il y a le locataires indélicats qui viennent faire la fête sans aucun respect pour le voisinage, la concurrence déloyale avec les professionnels de l’hôtellerie, les règles d’usage non respectées, la difficulté pour les locaux de signer des baux à l’année… Rien qu’en France, des dizaines de milliers de logements pour proposés à la location par Airbnb. De plus en plus de communautés commencent à prendre conscience des inconvénients de ce types de location touristique. Certaines tentent de trouver des solutions pour encadre davantage ce nouveau créneau.


- Nice (c) PCA -

Ainsi à Nice où le maire, Christian Estrosi avait pris un certain nombre de mesure visant à réguler ce marché. Différentes réglementations se sont succédé depuis 2014 tendant à durcir l’encadrement des changements d’usage en matière de meublé touristique. Depuis 2022, les propriétaires qui souhaitent faire un changement d’usage doivent notamment prouver que celui-ci est autorisé dans leur copropriété. Cet élément a permis à la ville de réduire considérablement leur nombre, près de 70% des demandes ayant été refusées.

Mais voilà que le Tribunal administratif de Nice vient de prendre la décision d’annuler le règlement de changement d’usage qui avait introduit ces mesures. Une décision que le maire déplore :

« C’est une décision incompréhensible. Alors que les députés viennent d’adopter en première lecture un texte qui s'attaque à la niche fiscale de meublés touristiques, alors que notre pays fait face à une crise du logement et alors que nos services sont quotidiennement contactés par des copropriétés qui se plaignent de nuisances engendrées par la multiplication des meublés touristiques, le Tribunal administratif se montre totalement à contre-courant. Notre ville qui répertoriait en 2022 plus de 12 600 annonces de différentes plateformes internet dédiées, soit 36 annonces pour 1 000 habitants, est la 2e ville après Paris en nombre d’annonces.

Si les plateformes de locations saisonnières sont des acteurs économiques majeurs en complément des hôtels et contribuent au développement des commerces et à la dynamisation de l’économie, il reste primordial de préserver l’intérêt des habitants et l’équilibre touristique et économique sur le territoire en limitant le nombre de mise en location. Nous ne laisserons pas passer cette décision injustifiable qui vient casser une réglementation que j’ai souhaité équilibrée. La ville de Nice va faire appel de cette décision et nous préparons pour le prochain conseil municipal une décision qui viendra réglementer encore plus fortement la location saisonnière. Face à la crise du logement il est essentiel que cet enjeu soit pris en compte ». CQFD !