Le français. Le parler, et l’écrire aussi…

Catégorie Pieds dans le plat


Le bien parler et le bien écrire sont des enjeux culturels, sociétaux et civilisationnel essentiels. Mais peu d’entre nous y sont sensibles voire conscients. Quant à nos élus, rares sont ceux qui y attachent de l’importance. Preuve en est leur manie de tout angliciser. I love Nice en est un exemple parmi tant d’autres. Seuls nos cousins québécois défendent, plutôt bien que mal, leur héritage. Cernés de toutes part, ils ont mêmes été jusqu’à établir une Charte de la langue française, connue sous le nom de « Loi 101 » adoptée ne 1977.  Elle fait du français la langue de l’État, de l’enseignement, du commerce et des affaires ainsi que la langue normale et habituelle du travail. Ainsi, l’affichage public et la publicité commerciale doivent se faire en français. 

Il ne fait aucun doute que Guy Bezzina accorde aux règles grammaticales et à la culture littéraire française, toute l’importance qu'elles méritent :

Grammaire d’un homme heureux

Le passé composé de mes temps à la mode
A fui depuis longtemps le rude indicatif.
Je vis dans mon présent, un heureux subjonctif,
En singulier gourmand de verbes plus commodes.

Aux lois de la syntaxe, je fais des exceptions,
Quand je m’endors la nuit dans des conditionnels
Qui m’emportent au loin aux vents circonstanciels,
D'épithètes fleuries du complément d’un nom.

J’accorde mon sujet au verbe transitif
Qui m’offre pour objet un singulier prénom,
Choisi entre dix mille, serti dans un pronom,
Que parfois je décline au cas du vocatif.

Des charges quotidiennes, je hais l’impératif
Je garde mes ennuis au frais dans le futur.
Je conjugue ma voix à d’amoureux murmures
De mots plus que parfaits aux tons d’infinitifs.

Dans ma neuve grammaire, je garde les accords
Et laisse aux pessimistes les verbes défectifs…
Je m’entoure d’amis tendrement possessifs
Dans un superlatif, chaque soir, je m’endors…

Guy Bezzina - 27 novembre 2023