Le baladin...

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Catégorie Les Arts au soleil

« Alors que le pouvoir rétrécit l’esprit de l'homme, la poésie lui rappelle la richesse et la diversité de la vie. Alors que le pouvoir corrompt, la poésie purifie. »  John Fitzgerald Kennedy (1917 – 1963)


Je porte mon étonnement en bandoulière
comme d’autres une gibecière
et je m’en vais, fier d’avoir découvert
que la terre était comme un gant
qui se retourne sens devant-derrière
qu’à Paris, Londres, au Chili
c’était tout pareil au même
que l’on s’aime ou se haïsse
que les gouvernements abusaient
du droit de décider
du bonheur des gens contre leur gré

Et je m’en vais, riche de voyages
et d’images pas toutes d’Épinal
je me dirige, c’est ma destinée
avec les vents et les marées
vers des rivages ensoleillés
vers des plages de sable blond
où je pourrais me reposer

Sur le chemin, j’ai rencontré
un champ tout d’hiver habillé
bien loin de ma forêt d’oliviers

Je porte mon sourire aux lèvres
qui me fait une sorte d’habit
et je m’en vais, de province en province,
de ville en ville, d’auberge en auberge
de belle étoile en belle étoile, d’ami en ami
toujours pareil, toujours ravi
étonné seulement d’être toujours en vie…

Montréal, février 1975