L’artificialisation des sols. Marche arrière toute…

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Il aura fallu quelques décennies pour que les autorités finissent pas admettre que les milliers de kilomètres carrés bitumés et bétonnisés depuis à peine une petite centaine d’années posaient un problème écologique. Et encore quelques années de plus pour envisager des mesures puis de commencer à les mettre en œuvre.


Le déréglementent climatique est certainement le grand déclencheur. Ainsi, on a vu se répéter des épisodes de sécheresse suivies d’épisodes de pluies diluviennes. Les seconds entraînant des inondations avec leurs conséquences habituelles pour l’environnement et les populations humaines et animales. C’est ce qui se passe de plus en plus souvent sur la Côte d’Azur où le climat tend à ressembler à celui de l’Afrique du Nord.

Pour en limiter les effets dévastateurs, il conviendrait par exemple, en zone urbaine, de désartificialiser les sols et de limiter les nouvelles artificialisations. Mais les maires sont-ils prêts à prendre les mesures nécessaire pour ralentir la bétonisation galopante du territoire ?  Rien n’est moins sûr car la pression immobilière est là. Il faut loger les gens, les locaux, et tous ceux qui aspirent à avoir une résidence secondaire aussi. 

La mise en application du ZAN, le zéro artificialisation nette, peut-il mettre fin à la consommation d'espaces naturels, agricoles et forestiers ? Ce texte a, quoi qu’il en soit, le mérite de viser, à l'horizon 2050, une artificialisation nette des sols égal à zéro. A plus court terme, en 2031, il a pour ambition une division par deux du rythme de consommation des espaces naturels, forestiers et agricoles. Il faut savoir que nous consommons beaucoup plus rapidement en France de ces espaces que la moyenne européenne. L’artificialisation des sols est repartie à la hausse en 2021 à la lumière de la reprise économique sans compter que la France bétonne l’équivalent de la surface d’un département tous les sept ans sur son territoire.

Cerise sur le gâteau, nous avons en France plus de 3 millions de logements vacants, c'est à dire 8,5% du parc. C’est encore plus évident sur la Côte d’Azur. Ainsi, Saint-Jean Cap Ferrat compte 64 % de résidences secondaires tandis que Théoule-sur-mer, 1500 habitants, en compte 79 %... c’est, d’évidence une piste pour réduire le nombre de constructions neuves et pour rénover l’ancien, surtout dans le contexte de la crise énergétique qui se pérennisera.

En attendant, force est de constater la difficulté apparente de désartificialiser les sols et de limiter au maximum que de nouvelles surfaces le deviennent. Pourtant des solutions existent et sont relativement peu coûteuses bien que les espaces récupérés nécessitent de l’entretien tout en contribuant à rendre l’environnement plus esthétique par la plantation de végétaux. Végétaux qui vont aussi jouer un rôle pacificateur et modérateur sur le climat local. En effet, outre le fait d’absorber l’eau de ruissellement, les arbres procurent une ombre bienfaitrice… Il est facile de constater, lorsqu’en plein soleil on passe sous leur feuillage, une diminution de quelques précieux degrés. Il apparaît que l’on est tout à gagner à récupérer autant que faire ce peu quelques milliers de km² de sol et de les végétaliser ! C’est ce qu’à commencer à faire le maire de Nice, Christian Estrosi, en espérant que son exemple soit suivi par ses voisins...