L’impact énergétique du numérique…

En une petite vingtaine d’années, son utilisation est devenue une nécessité absolue pour la plus grande partie de l’humanité. Des millions d’ordinateurs et de téléphones cellulaires ont été construits. Internet a pris possession du paysage et ne nous laisse aucun choix tandis que les réseaux sociaux nous incitent à réagir à tout et à rien nous laissant croire qu’il n’est plus besoin d’aller voter… Les écologistes ont même cru un instant, que le numérique était la solution et qu’il allait faire économiser des ressources, notamment du papier. Certes, sa consommation a bien diminué mais le numérique est bien plus gourmand en énergie qu’on le pensait. Il est temps de regarder en face le phénomène et de prendre certaines mesures pour en limiter sa consommation.


- petit datacenter...

Qu’il s’agisse de notre utilisation des nouvelles technologies ou des matériaux nécessaires pour fabriquer les équipements liés à l’informatique, notre impact sur l’environnement est conséquent. Néanmoins, il existe de bonnes pratiques qui nous permettent de réduire significativement notre incidence sur ce qui nous entoure. Ainsi le Green-IT est un concept qui vise à réduire l’empreinte écologique, économique et sociale que peuvent avoir les technologies de l’information et de la communication sur la planète. Plus généralement, il s’agit de contrôler de manière cohérente les nuisances que peuvent provoquer les équipements informatiques et leur utilisation massive. Cette pratique est appliquée à l’ensemble des étapes qu’un appareil numérique franchit : sa fabrication, son utilisation et sa fin de vie.

Cette démarche écoresponsable est de plus en plus d’actualité, puisque les statistiques démontrent que les émissions annuelles de CO2 relatives à l’industrie informatique seraient au moins 2 fois supérieures à celles de l’industrie aéronautique commerciale. De multiples études affirment que la fabrication des équipements numériques représente environ 60 % des impacts constatés sur l’environnement : épuisement des ressources naturelles non renouvelables ; pollution de l’eau, des sols et de l’air.

La consommation énergétique liée au numérique correspond, quant à elle, à 16% de la consommation électrique mondiale, et va continuer de croître dans les prochaines années avec la digitalisation des tâches courantes. La fin de vie des équipements reste, elle aussi, un enjeu majeur. Par exemple, la fabrication d’un ordinateur nécessite l’équivalent de 100 fois son poids en matières premières. Avec l’obsolescence programmée et le recyclage encore trop insignifiant, la quantité de déchets est particulièrement importante. 

En tant qu’utilisateur, il est donc plus que jamais urgent d’adopter les bons gestes pour réduire son impact numérique. Pour réduire drastiquement son impact sur l’environnement, il existe des bonnes pratiques que chaque utilisateur du numérique peut mettre en place.

Fabriquer de nouveaux équipements requiert une grande quantité de matières premières. Pour éviter leur épuisement, il est recommandé de réparer nos appareils numériques plutôt que de les remplacer par des neufs. S’ils ne peuvent pas l’être, il faut penser à recycler leurs composants et privilégier l’achat d’occasion ou reconditionné.

L’utilisation des appareils est l’un des plus gros facteurs de pollution numérique. Pour la limiter, il est conseillé d’acheter des produits éthiques et durables. Cela passe notamment par des équipements moins énergivores, comme une taille d’écran plus petite, mais aussi mieux pensés, à l’image d’une double carte Sim. Cette dernière vous permettra de n’avoir qu’un seul téléphone pour votre vie personnelle et professionnelle.

Plusieurs fournisseurs proposent désormais ce que l’on appelle l’électricité verte, obtenue à partir d’énergies renouvelables. Ces dernières peuvent être solaires, éoliennes, marémotrices, houlomotrices, hydroélectriques, géothermiques ou encore biomasses. Pour renforcer les résultats de cette démarche, nous pouvons également veiller à éteindre et débrancher nos appareils lorsqu’ils ne sont pas utilisés. 

Autre pratique responsable, celle de nettoyer sa messagerie sachant que  supprimer 30 mails équivaut à économiser une ampoule allumée pendant une journée. Veiller également à contrôler ses envois de mails, chacun d’eux, accompagné d’une pièce jointe, émet en moyenne 19 g de CO2 tandis qu’un onglet s’actualise très régulièrement, faisant ainsi tourner les datacenters ; il convient donc de les fermer lorsqu’ils ne sont plus nécessaires. 

Au même titre que nos onglets et notre messagerie, les applications présentes sur nos appareils émettent des notifications qui requièrent de l’énergie. Pour limiter leur impact, désactiver celles que nous ne consultons jamais est une bonne pratique. Que ce soit sur notre téléphone, ordinateur ou tablette, il convient de supprimer les logiciels, applications et fichiers que nous n’utilisons plus car ils continuent de consommer des ressources et de générer des mises à jour automatiques.

Passer au mode sombre sur notre téléphone. Cette bascule permet d’économiser la batterie. Selon Google, utiliser un écran blanc très lumineux consomme six fois plus de batterie qu’un écran noir : avec une luminosité à 100%, le mode sombre permettrait de consommer 60% d’énergie en moins. 

CQFD !