Cannes… 1958

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Libérée depuis 14 ans, la ville se reconstruit lentement. Nous ne le savions pas, mais c’était le début des Trente glorieuses.



- la vieille vielle aux pieds du Suquet -

La vie n’est pourtant pas facile. L’hiver, les Palaces de La Croisette ferment deux à trois mois, la rue d’Antibes est alors déserte et tristounette. Les adolescents que nous sommes se baladent l’âme en peine vers le Casino municipal, déambulent jetée Albert Édouard, font le tour du port et marchent jusqu’au phare. Autre point de rendez-vous, les Allées de la Liberté et le Kiosque à musique. Les plus grands vont prendre un café ou un chocolat au Noailles ou au Trois Chopes. 

Un corso fleuri de… mimosas venait rompre en février la monotonie de ce qu’est alors Cannes : une petite ville de province. Mais il fallait attendre la quinzaine d’avril/mai pour que la ville s’anime vraiment et devienne une destination connue du monde entier grâce à ce Festival du film. Les vedettes y sont visibles, accessibles. Le Palmarès sera cette année là très politique avec la Palme d’Or accordée à «  Quand passe les cigognes ». J’ai la chance de participer à beaucoup d’événements en suivant au plus près mon père, journaliste pour le grand quotidien « La Suisse » (conférences de presse, séances, cocktails…). Les jeudis, les petits cannois sont invités dans la grande salle du Palais à des séances dédiées à la Jeunesse, à l’initiative de Sonia Kabo, une journaliste roumaine. Les plages privées ouvrent pour Pâques et font le plein en été. Une saison qui ne durait que deux mois et atteignait son apogée, disait-on, du 15 juillet au 15 août…

La Pantiero n’était pas encore bétonnée et l’on pouvait fouler le sable sous ses pieds en face de la Mairie. Quant à la montée vers le Suquet, elle était vivante de petits commerces de quartier : boucherie, épicerie, coiffeur… plus bas, le restaurant Da Boutau avait la cote auprès des marins américains lorsque les bateaux de guerre stationnaient dans la Baie. La Grange aux Belles de Romanens, rue Notre Dame recevait elle, les plus haut gradés… 

Sur le chemin vers le Palm Beach, son casino d’été et sa piscine de dimensions olympiques, on passait devant les ruines très fréquentées du Palais des Sports. Sur les plages du Mouré rouge, les bancs de varech sentaient fort l’iode. Enfin, événement et non des moindres, le le retour au pouvoir du général de Gaulle, lié à l'instabilité gouvernementale pendant la guerre d'Algérie avec à la clef - la messe est dite - la naissance de la Cinquième République..


- rue du Dr Pierre Gazagnaire-


- le plus emblématique des Palaces cannois...


- avenue de la République, un peu plus bas, il y avait une laiterie -


- le Kiosque à musique, fête du minosa -


- l'émissaire près de plage publique Macé -


- le mini-golf à l'arrière du Bar/Restaurant du Festival -


- La Croisette, Chez Felix, cantine un temps, du couple Picasso -


- destruction du regretté Grand Hôtel -


- plage publique versus plage privée...


- réveil matutinal...


- hivers mémorables d'après-guerre, square Reynaldo Hahn -...