Cannes Festival : plus écolo, tu meurs…

En 2021 et face à l’urgence, la protection de l’environnement fait partie des préoccupations du Festival de Cannes. Un choix qui se retrouve jusque dans sa Sélection officielle. Elle en portait déjà la trace avec l’invitation faite à Al Gore en 2007 pour son documentaire « Une vérité qui dérange », qui le mena jusqu’à l’Oscar, et d’autres films dont ceux produits par Leonardo DiCaprio.



- Marcher sur l’eau d’Aïssa Maïga © Rousslan Dion, Bonne Pioche Cinéma - 


Alors que le Festival a pris une série de mesures pour sa propre organisation, l’écologie de l’espoir est aussi présente sur les écrans de la Croisette. Pour incarner cinématographiquement cet engagement, la 74e édition du Festival de Cannes propose une sélection éphémère de films sur l’environnement :

  • La Croisade de Louis Garrel (France). Son troisième film a été coécrit avec Jean-Claude Carrière, disparu en février dernier. Une fiction dans laquelle les enfants prennent le pouvoir pour protéger la planète. Une fable d’anticipation à la fois urgente, drôle et charmante, sur l’embourgeoisement des adultes face aux inquiétudes des enfants qui comptent bien se sauver par eux-mêmes.
  • Marcher sur l’eau d’Aïssa Maïga (Niger-France). Entre 2018 et 2020, l’auteur est allé au Niger, filmer un village victime comme tant d’autres du réchauffement climatique. Elle y suit une petite fille qui, dans l’attente d’un hypothétique forage, est obligée de parcourir chaque jour des kilomètres pour rapporter de l’eau.
  • Invisible Demons de Rahul Jain (Inde). Un documentaire choc sur la pollution en Inde à New Delhi, et ces « démons invisibles » que sont les particules fines. La caméra de l’auteur tente de respirer et de se frayer un chemin à travers cet enfer écologique en donnant à voir autant qu’à réfléchir.
  • Animal de Cyril Dion (France). Six ans après l’immense succès de « Demain », le documentaire qu’il avait coréalisé avec Mélanie Laurent, le cinéaste alerte sur l’extinction des espèces en suivant deux adolescents engagés qui posent des questions pleines de bon sens pour expliquer l’effondrement de la biodiversité et trouver des solutions concrètes. 
  • I Am So Sorry de Zhao Liang (Chine). Douze ans après être venu présenter à Cannes « Pétition - La Cour des plaignants », Zhao Liang propose un nouveau documentaire ambitieux et nécessaire, poétique et exigeant, sur les dangers du nucléaire. Un voyage de Tchernobyl à Fukushima, qui rend la catastrophe tangible.
  • Bigger Than Us de Flore Vasseur (France). La cinéaste suit Melati, une jeune indonésienne qui se bat contre la pollution plastique dans son pays, au cours d’un périple qui l’emmène loin de chez elle. Coproduit par Marion Cotillard, le film va à la rencontre de jeunes activistes qui luttent pour le climat, la justice sociale et les droits fondamentaux comme la liberté d’expression ou l’accès à l’alimentation et à l’éducation.
  • La Panthère des neiges de Marie Amiguet (France). Bien au-delà des codes du genre du film d’expédition, la cinéaste pose sa caméra sur les hauts plateaux tibétains en compagnie du photographe animalier Vincent Munier et de l’écrivain aventurier Sylvain Tesson qui évoqua l’aventure dans son livre « La Panthère des neiges », prix Renaudot 2019. Réussiront-ils à apercevoir le félin ? Dans la captation de l’attente, le saisissement du silence, le déroulement des jours et la force de la nature, surgit une évidence : celle de la beauté du monde.