Jean-Pierre Blanc, un des premiers à s’être engagé dans le Commerce équitable…

Directeur général des cafés Malongo, il fut un des premiers à avoir cru dans les vertus et, de plus en plus, à la nécessité de développer ce secteur de l’économie mondiale. Il a en tout cas fait la preuve que l’entreprise est financièrement valide, ce qui est un bon argument. La marque, créée en 1934 dans les Alpe-Maritimes (actuellement sise à Carros), est présente dans tous les coins du monde où les caféiers prospèrent, c’est-à-dire 14 pays desquels elle importe 4 876 tonnes de cafés divers et variés. Pour Jean-Pierre Blanc, le Commerce équitable est une évidence :




« Avec la pandémie, il apparaît de manière encore plus évidente que le commerce équitable est un modèle d’avenir, d’espoir. Et même une nécessité absolue : nous ne pouvons plus dire que nous ne savons pas, nous voyons bien que nous sommes tous interdépendants et que nous vivons un moment clé, une rupture. Il faut utiliser les nouvelles technologies à bon escient pour sortir par le haut de cette crise. Il faut aussi et surtout être encore plus solidaires, œuvrer individuellement et collectivement au renforcement et au déploiement du commerce équitable dans les pays du Sud. Mais également dans les échanges Sud-Nord et Nord-Nord pour améliorer le partage de la valeur.

Partout, le commerce équitable soulève les bonnes questions. C’est une source d’inspiration. Un système porteur d’idées nouvelles et de principes qui ont fait leurs preuves depuis des décennies. C’est une organisation économique favorable à l’ensemble des acteurs de la filière, pour que tous en bénéficient, des producteurs aux consommateurs. Les relations directes, les collaborations durables sont privilégiées, assurant la qualité des produits et leur traçabilité. Un bon moyen de lutter contre les monopoles, de prendre en compte les individus, de respecter leur culture en conciliant, de façon harmonieuse, spécificités locales et échanges internationaux, afin de stopper le rouleau compresseur de la globalisation.

Le commerce équitable est créateur de richesses au sens large : il défend la diversité culturelle et la biodiversité naturelle, il génère le profit pour tous. Cette raison d’être est d’autant plus cruciale face au capitalisme néolibéral débridé dont les limites sont accentuées par la crise sanitaire. Cette dernière est un déclencheur dans la prise de conscience de plus en plus large que le changement s’impose. Et la solution est là, sous nos yeux, construite depuis des années par le commerce équitable qui ne cesse d’évoluer et de se bonifier. En ces temps incertains, c’est un repère sûr, avec des labels éprouvés comme gage de sérieux avec des labels comme Max Havelaar. 

Ces certifications ont davantage de sens que l’étiquette bio seule, qui n’est pas suffisante car elle ne garantit pas un revenu minimal aux producteurs ni un partage de la valeur ajoutée entre les différents acteurs. Trop souvent, une pression grandissante est exercée pour faire baisser les prix du bio, au détriment de ceux qui ne vont plus parvenir à vivre du fruit de leur travail… C’est pourquoi Malongo reste fortement attaché à ses fondamentaux, établis depuis près de trente ans : prix minimum garanti ; primes sociales ; organisation démocratique des coopératives ; protection de la biodiversité et de la caféiculture artisanale sans pesticides ni engrais de synthèse…

Il ne s’agit pas de charité, ni d’une mission d’ONG, mais bien d’une stratégie de marque revendiquée, d’un positionnement assumé sur le marché du café car dans la notion de commerce équitable, la dimension commerciale ne doit pas être négligée. L’argent ainsi gagné permet aux producteurs de s’en sortir, d’investir, d’innover, d’améliorer la qualité.

Cette démarche de longue date continue de s’inscrire dans la durée, soutenant autant les équilibres financiers que l’entraide au sein des communautés. Que ce soit au Laos, en Birmanie ou en République démocratique du Congo, exemples édifiants des engagements pris et tenus par Malongo. Autant de défis politiques, économiques, agronomiques et humains qui nous donnent, à tous, le goût de l’effort et la joie de réussir ensemble. »

Jean-Pierre Blanc
Directeur général des cafés Malongo