Alpes Maritimes. Quatre projets alimentaires au menu...

À l'heure où la reconquête de notre souveraineté alimentaire est une nécessité, les projets alimentaires territoriaux (PAT), créés il y a 6 ans, favorisent la relocalisation de l'agriculture et de l'alimentation dans les territoires en soutenant notamment l'installation d'agriculteurs, les circuits courts ou les produits locaux dans les cantines.



- cultures entre Grasse et Mouans-Sartoux -


Les PAT jouent un rôle essentiel pour accélérer la transition agricole et alimentaire en rapprochant producteurs, transformateurs, distributeurs, collectivités territoriales et consommateurs. Le plan France Relance vient amplifier cette dynamique en y consacrant des moyens inédits : près de 80 millions d'euros pour soutenir non seulement des projets existants (77 M€) mais également des projets émergents (3 M€ qui s'ajoutent aux crédits du Programme National pour l'Alimentation ).

C’est le signe de l’intérêt des acteurs territoriaux pour la mesure. L’appel à projets lancé en décembre 2020 pour le développement de nouveaux PAT a suscité un fort engouement : 65 dossiers viennent d’être retenus à l’issue de l’examen du premier volet de candidatures. Ces nouveaux projets concernent des territoires de 48 départements. En région PACA, 6 projets ont été retenus dont 4 concernent les Alpes Maritimes pour un montant de 250 000 €. Il s’agit : 

  • du PAT du Conseil départemental des Alpes Maritimes qui vise à favoriser l’installation des agriculteurs en agriculture biologique ou labellisé Haute Valeur environnementale, le développement de la plateforme ‘06 à table’ en lien avec la restauration collective et la lutte contre le gaspillage alimentaire notamment dans les collèges et les EHPAD.
  • du PAT du Pays de Grasse qui vise à mettre en place une gouvernance nécessaire au portage des projets qui visent à renforcer l’accès au foncier agricole, identifier les outils logistiques ou de transformation nécessaire à la valorisation des produits agricoles, promouvoir l’installation, filières de qualité, l’économie circulaire, l’accessibilité pour tous à une alimentation saine et durable.
  • du volet ‘solidarité’ du PAT de Châteauneuf de Grasse, forte de son expérience lui permettant d’approvisionner la cantine scolaire en produits 100 % bio et locaux sans surcoût pour les parents. La commune souhaite développer le volet social de cette démarche territoriale en permettant l'accès à une alimentation qualitative de proximité pour tous.
  • du PAT de Saint Vallier de Thiey. En cohérence avec une politique de développement durable engagée depuis plus de 10 ans, il vise à installer des agriculteurs pour augmenter la production locale, à améliorer l’offre de restauration collective (30% de production locale dans l’approvisionnement, 100% de valorisation des restes de repas, introduction d’un deuxième repas végétarien), et à créer une maison du développement durable (lieu de maraîchage, lieu d’accueil et de sensibilisation).

Une dizaine d’autres projets sont en cours d’examen sur le territoire et devraient prochainement se voir soutenus financièrement. C’est ainsi que la totalité du territoire des Alpes Maritimes qui pourra être couverte par un PAT.

NDLR : si ce type d’initiative est à encourager et à développer, on peut néanmoins être étonné par la modestie des montants dégagés face à l’énormité des enjeux dans les Alpes-Maritimes. En effet, ce n’est un secret pour personne, le département a dilapidé son patrimoine « agriculture de proximité » en autorisant le déclassement des rares zones dédiées à l’urbanisation. Désolé !