Les résultats des élections municipales faussées

par le Coronavirus ?

C’est ce qu’on est en droit de penser au vu du taux d’abstentions au premier tour. Celui du second tour pourrait être encore pire pour la démocratie participative dans son expression originelle qui consitse à déposer son bulletin dans l’urne.



- photo © Par Pierre-Alain Dorange -


En effet, une enquête Ifop pour Directs.fr, réalisée à l’occasion de l’ouverture de la campagne officielle pour le second tour des élections municipales dévoilent des projections inquiétantes.

Ainsi, à moins de deux semaines du second tour, le niveau de mobilisation électorale dans les 5000 communes encore en jeu s’annonce historiquement bas : 38%, soit un taux de participation largement inférieur à celui observé aussi bien en 2014 (61,7%) que lors des précédents seconds tours de la Ve République. D’après cette estimation, la mobilisation des 16 millions d’électeurs appelés à voter le 28 juin devrait donc être plus faible qu’au premier tour, alors même qu’elle y avait déjà été exceptionnellement faible (44,5% dans l’ensemble des communes de métropole, 41,8% les 5000 communes encore en jeu).

Comme au premier tour, la participation au scrutin apparaît « plombée » par le contexte pandémique : 18% de l’ensemble des électeurs appelés aux urnes le 28 juin n’iront pas voter uniquement à cause du Covid-19, soit une proportion légèrement en deçà de celle observée au premier tour (20%). Mais si la crainte d’être infecté par le virus en allant voter reste le premier motif d'abstention (35%) – devant le manque d’offre politique correspondant à ses idées (32%) –, elle apparaît moins déterminante pour les abstentionnistes du deuxième tour (35%) que ceux du premier tour (55%).

De même, si les enjeux liés à la santé (61%) constitueront un des principaux déterminants du vote, ce second tour se jouera aussi en fonction d’enjeux d’ordre financier/économique – comme les finances (69%) ou la fiscalité (63%)) – ou encore de thèmes relatifs au cadre de vie comme la sécurité (66%), la propreté (65%) ou l’urbanisme (56%).

* Enquête menée par l’Ifop auprès d’un échantillon de 3 018 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, (dont 1 167 résidants dans les communes concernées par le second tour) par questionnaire auto-administré en ligne du 09 au 12 juin 2020.