Les groupes hôteliers : la domination de l’Asie...

La montée en puissance des groupes asiatiques est une vague de fond, portée par le boom du parc hôtelier en région APAC - qui comprend la plupart des pays de l'Asie de l'Est, de l'Asie du Sud, de l'Asie du Sud-Est, et de l'Océanie - devenue en 2019 la première mondiale en termes d’offre.




Tout a commencé par la Chine. Pas moins de 5 des 15 premiers groupes hôteliers mondiaux sont aujourd’hui basés dans l’Empire du Milieu. A une exception près, tous ceux dont la croissance en nombre de chambres est à deux chiffres dans le top 20 sont chinois. L’édition 2020 du classement mondial des groupes hôteliers est avant tout marquée par une véritable révolution venue d’Inde : OYO, un groupe fondé en 2013 qui n’est entré dans le top 10 que l’année dernière. Le groupe thaïlandais Minor Hotel Group signe quant à lui en 2020 son entrée dans le Top 20 mondial. Les groupes américains restent offensifs et les Européens sur une dynamique de croissance.

Dans quelle mesure cela se traduit-il, ou non, en matière de puissance économique et financière ? Car si aujourd’hui la taille compte, l’EBITDA [bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements] et la valorisation également. Qu’est-ce qui fonde la puissance d’un groupe hôtelier ? Plusieurs variables entrent en compte. A l’heure où beaucoup d’opérateurs sont « asset light » [sous contrat de gestion] et se développent principalement en franchise ou en management, le volume de parc sous enseigne reste naturellement une dimension clé. Elle est porteuse de création de valeur à long terme. En effet, les redevances touchées par les groupes sont fonction du nombre de chambres opérées sous leurs enseignes. Parce que ces acteurs sont pour la plupart d’entre eux des groupes cotés en bourse, la valeur d’entreprise qui se dégage du cours de leur action constitue un indicateur de leur surface financière ainsi que de la performance délivrée à leurs actionnaires et investisseurs.




Marriott International est aujourd’hui le véritable champion toutes catégories du secteur. Il est le n°1 mondial tant en nombres de chambres, de profitabilité que de valeur d’entreprise. Le n°2 mondial est un autre champion américain, Hilton Worldwide. Légèrement en deçà de Marriott, il n’en boxe pas moins dans la même catégorie. Derrière les deux champions américains, le n°3 mondial en termes d’EBITDA, est le français Accor. Cela relativise fortement sa chute au 7e rang mondial en termes d’offre de chambres, liée à l’explosion du parc des opérateurs asiatiques, car en termes de profitabilité et de performance, le français reste bien le premier challenger derrière Marriott et Hilton. Il devance sur ce plan un autre acteur européen, le britannique IHG. Celui-ci reste au 4e rang mondial tant en termes d’EBITDA que de valeur d’entreprise. Si l’indien OYO s’est aujourd’hui hissé au 2e rang en termes d’offre de chambres, la situation est tout autre en termes de rentabilité et de valeur d’entreprise. Le top 3 est constitué d’acteurs « asset light » aux marques fortes et qui résonnent mondialement auprès des clientèles business et loisirs.

- une étude menée par hospitality-on




* pour mémoire, à Cannes, le Grand Hôtel est passé récemment passé sous gestion Accor ; le Carlton, propriété du groupe qatari Katara Hospitality est géré par Intercontinental ; le Martinez est contrôlé par des capitaux qatariens et exploité par Hyatt ; l’ ex Hôtel Méditerranée racheté en 2009 par Nathalie Esclapez a été donné en gestion au Radisson Hotel Group ; l’hôtel construit sur l’emplacement du Palais des Festivals a plusieurs fois changé de nom, désormais sous la coupe Marriott, il reste la propriété du Canadien d’origine libanaise Elliott Aintabi...