L'économie mondiale en récession en 2020

et des risques pèsent sur une reprise rapide en 2021.

Catégorie Les paradoxales

Laurent Ferrara, professeur d’Économie Internationale à SKEMA Business School, membre du Directoire de l'International Institute of Forecasters, Docteur en Mathématiques Appliquées de l'Université Paris Nord, interprète quelques signaux liés à la crise provoquée par le CoronaV : 



- Laurent Ferrara -


Le FMI vient de publier le 14 avril 2020 ses prévisions de croissance dans ses Perspectives de l'Economie Mondiale. Dans son scénario central, le FMI prévoit une récession mondiale pour 2020 liée à la crise sanitaire du Covid-19, la croissance du PIB mondial atteignant -3%, du jamais vu depuis la Grande Dépression de 1929. Selon le FMI, les pays avancés seraient les plus touchés (-6,1% de baisse du PIB), alors que les pays émergents et en développement subiraient une perte plus limitée (1,0%). Ce scénario central est mené sous des hypothèses d'un ralentissement de la pandémie au cours du second semestre 2020 et d'une levée progressive des mesures de confinement.

Sous ces mêmes hypothèses, la croissance mondiale connaîtrait un fort rebond en 2021 avec une croissance du PIB de 5,8%, qui serait relativement équilibrée entre pays avancés (+4,5%) et émergents (+6,6%). Ce scénario central du FMI est celui d'une reprise rapide, dite en V, d'une année sur l'autre.

Toutefois, ce scénario central est soumis à de fortes incertitudes et est conditionné par les hypothèses de ralentissement de la pandémie et de levée progressive des mesures de distanciation sociale. Si jamais le dé-confinement était trop rapide, une seconde vague d'épidémie de Covid-19 pourrait venir frapper les pays avancés. Dans ce contexte, le FMI a estimé, via un de ses modèles macroéconomiques, que l'arrivée d'une seconde vague en 2021 d'une amplitude faible que la première (environ 2/3) serait encore plus dommageable pour l'économie mondiale, avec une perte en 2021 d'environ 5% par rapport au scénario central. Cela donnerait une croissance effective du PIB mondial autour de 1% en 2021.  Dans ce contexte, on ne serait plus dans une reprise rapide en V, mais plutôt dans une reprise lente en U, voire en L selon les variantes.