Cannes. Ni fleurs ni couronne mais pour Jean-Pierre Cabras, une haie d’honneur…

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L’ancien directeur de la police municipale, Jean-Pierre Cabras, avait le sens des responsabilités, aussi bien dans sa vie professionnelle que dans sa vie privée. Sans se douter que la dernière échéance viendrait si vite, il avait dicté ses dernières volontés. Un enterrement dans la simplicité, sans fleurs ni couronnes, ce que sa veuve, Helen, se chargea de faire respecter. C’était sans compter l’initiative bienvenue de la « Municipale » de lui rendre un dernier hommage, en organisant à l’arrivée du convoi funéraire, une haie d’honneur. Nul doute qu’il aurait apprécié.



- Jean-Pierre Cabras -


Sous la plume d’Alexandre Carini, Nice-Matin titrait « Jean-Pierre Cabras : l’adieu aux armes ». Un article hommage très complet qui donnait largement la parole à Helen. Par le plus grand des hasards, le journaliste avait eu l’occasion de l’interviewer quelques semaines avant à l’occasion de l’anniversaire d’Alain Delon. Une belle histoire ! Mais voilà, cette fois, le cœur n’est plus à la fête et c’est de chagrin dont il s’agit. Une peine partagée par tous les membres de sa famille, sa fille Sandra, ses sœurs, et ses nombreux amis. Malheureusement, la plupart d’entre eux ne purent pénétrer dans le crématorium qu’après la cérémonie qui n’accueillit que 30 personnes, une norme sanitaire imposée par la Covid. Les courageux attendirent donc une bonne heure dans le froid pour saluer une dernière fois, leur ami, leur collègue. Une attente qui leur permis d’évoquer souvenirs et anecdotes communes. 

L’occasion d’évoquer la période liée au Kennedy cannois, Michel Mouillot. C’est en tout cas grâce à ce dernier que le service était monté en puissance avec jusqu’à 200 personnes. Il avait toute confiance en Jean-Pierre et une complicité de bon aloi s’était établie ente eux, Jean-Pierre n’hésitant pas à lui dire chaque fois qu’il fallait ce que bien d’autres n’osaient dire… Respecté pour son flanc parlé, pour son caractère entier, pourtant pas rancunier, Jean-Pierre s’était tissé un réseau de relations amicales assez unique, car tous ceux qui l’avaient côtoyé savaient qu’il était un homme de parole et qu’on pouvait compter sur lui. Des qualités qui n’eurent pas l’air de plaire en 2001, au candidat à la mairie, Bernard Brochand qui se promit de le mettre dans la charrette une fois élu. Ce qu’il n’eut pas à faire, Jean-Pierre choisissant de démissionner. Cela lui permit de profiter pendant presque 20 ans d’une retraite active dans sa villa des Adrets. Opéré d’un genou à deux reprises et inquiet des conséquences sur sa mobilité, il décida de s’installer à Mandelieu avec Helen qu’il avait épousé 10 ans auparavant. 

Impossible de faire l’impasse sur le rôle joué par Paul Pacini. Nommé directeur de Cannes Radio,  par Michel Mouillot, après avoir animé durant des décennies les nuits de Cannes avec son Whisky à Gogo du Palm Beach et son établissement du boulevard de la République, le Studio Circus, il fut à la croisée des chemins de la rencontre entre Helen et Jean-Pierre. Il en a résulté une relation hors du commun qui a quelque chose d’exemplaire quant au respect des sentiments des uns et des autres. 




Impossible aussi de faire l’impasse sur l’appartenance de Jean-Pierre à la communauté « pieds noirs ». Il était né en 1945 dans un petit village d’Algérie et comme tant d’autres modestes colons, lui et les autre membres de sa famille quittèrent leur pays, le cœur à l’envers, une valise pour tout bagage… Comme beaucoup, il fallut alors courageusement tout reconstruire. Jean-Pierre est un bon exemple de cette reconstruction réussie, récompensée notamment par la Palme d’Or de la Sécurité en 1994. Récompensé par son partenariat amoureux avec Helen. Les photos de son sourire épanoui en témoigneront longtemps… gages de la solidité de son union heureuse pour Helen et de l’amitié sans faille pour ses camarades.