Le Ventoux, nouveau Parc Régional...

Terre de collines, de garrigues et de grands espaces, le Vaucluse a d’abord donné naissance au Parc Naturel Régional du Luberon, dès 1977, avant de créer cette année celui du Ventoux. De nombreux villages, et les villes de Carpentras, Vaison-la-Romaine et Pernes-les-Fontaines pour un total de 35 communes autour d’un géant qui culmine à 1910 mètres, le mythique Mont Ventoux, terreur des cyclistes amateurs et professionnels.



- photo (c) A. Hocquel / VPA -


Le Parc a essentiellement pour but de protéger sa faune, sa flore, ses espaces naturels, mais aussi ses traditions. Promouvoir une agriculture en circuits courts et un tourisme nature, prendre soin des paysages pour demain, par exemple en aménageant mieux les entrées de villes ou en accompagnant un développement harmonieux des énergies renouvelables…

Le classement dès 1990 du Ventoux en Réserve de Biosphère par l’UNESCO, puis son rattachement au réseau européen des zones Natura 2000, attestent de l’incroyable diversité des milieux et des espèces végétales et animales qui l’habitent. L’entomologiste Jean-Henri Fabre témoignait déjà en 1879 qu’on y trouvait des espèces du continent africain, comme les grenadiers qui poussaient au piémont de la montagne, mais aussi, au sommet, des petits pavots, plus répandus dans les solitudes glacées du Groenland... Entre les deux, une immense palette.

Côté biosphère, on a l’embarras du choix : le vautour percnoptère, l’aigle royal, l’Apollon, cet emblématique papillon mis en danger par le réchauffement climatique… parmi les 150 espèces d’oiseaux, les 1500 essences végétales ou les 500 types de papillons. Aux cerfs, chevreuils, chamois et sangliers est venu s’ajouter ces dernières années… le loup. Cet environnement riche fait depuis longtemps le bonheur des naturalistes.


- Guêpiers - PNRVentoux photo © P. Aguilar -

Ils ne sont pas les premiers à s’être intéressés au Mont Chauve. Ainsi, le poète humaniste italien Pétrarque, fit la première ascension du Ventoux, un parcours initiatique qu’il relata dans un recueil éponyme. Plus de 600 ans plus tard, c’est l’entomologiste Jean-Henri Fabre qui emprunta les mêmes chemins et releva la très grande richesse de la flore locale, depuis l’étage méditerranéen jusqu’à l’étage subalpin.

Depuis, les cyclistes en ont pris l’assaut, jusqu’à faire du Ventoux l’un des cols mythiques. En direct devant les caméras du Tour de France 1967, dans l’aride pierrier du sommet, le Britannique Tom Simpson s’effondra sans jamais pouvoir se relever, et ce sommet redouté résistera à des vainqueurs du Tour, participant ainsi à forger la légende de la montagne chauve de Provence pour les cyclistes du monde entier.

En attendant la foule des grands jours, déconfinement oblige, il verra peut-être passer l’été prochain les coureurs du Tour de France qui le graviront deux fois... 



- photo (c) T. O’Brien -