Sur mes étagères : une histoire critique de la philosophie…

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"Où l’on traite de son origine, de ses progrès et des diverses révolutions qui sont arrivées jusqu’à nos temps."




Qui était donc ce Mr. D*** qui fit publier en 1717 à Londres plusieurs tomes sur le sujet ? Je ne le saurais sans doute jamais. Pourquoi n’a-t-il pas signé ? Est-ce parce que les thèmes évoqués et ses réflexions auraient pu déranger les autorités religieuses et royales ? Reste que feuilleter les 371 pages du premier tome, le seul en notre possession, est toujours un plaisir. Il y a celui de froisser ce papier assez épais et légèrement jauni. Un privilège en soi, un privilège partagé par les lecteurs de l’époque, pour la plupart des notables et des artistes. La satisfaction aussi de déchiffrer les petites différences d’orthographe qui existaient à l’époque : le z pour le s, la profusion des majuscules, le son oi au lieu du son ai, l’usage du & à la place du et… Un exercice à la portée de tous et vite maîtrisé.


La densité du contenu qui vise à une connaissance encyclopédique est impressionnante. Écrit en petites lettres, la largeur des lignes permet une lecture rapide. En ce tout début de 18ème siècle, il annonce celui des Lumières et participe à ce mouvement européen qui propose de sortir de l’obscurantisme. Il n’a pas peur d’opposer les dogmes religieux, à la soif de comprendre et de critiquer à partir des connaissance objectives et scientifiques. L’histoire a retenu l’expression : « Le siècle des Lumières : siècle un, profondément, mais combien divers. La raison éclaire tous les hommes, elle est la lumière, ou plus précisément, ne s’agissant pas d’un rayon, mais d’un faisceau, les Lumières ».


Ce livre participait ainsi à cette révolution des esprits et c’est à ce titre qu’il faut le lire. Le philosophe s’interroge : Qui suis-je, où suis-je ? Et d’où suis-je venu ? L’homme d’aujourd’hui et de toujours aussi !