Les élections américaines : Trump perçu comme le candidat le moins soumis aux pressions financières...

Catégorie Les paradoxales

Un sondage réalisé par l'Université de Chicago Booth School of Business tendrait à prouver que Donald Trump parce qu'il est milliardaire est considéré par les électeurs américains comme le candidat étant le moins influencé et le moins influençable par les grandes entreprises et groupes d'intérêts.


La moitié des participants au sondage perçoit Donald Trump comme le candidat le moins impacté par le contrôle des groupes d’intérêts économiques qui financent les campagnes politiques. Aux yeux des sondés, il est le candidat qui résisterait le mieux à la pression des grandes entreprises et d’autres organisations de lobbying dans ses futures prises de décisions politiques.

L'enquête a également révélé que 57% des Américains considèrent que les candidats aux élections présidentielles qui sont financés par les grandes entreprises seraient sous leur contrôle. En revanche, pour 43 % des répondants, les politiciens qui reçoivent les contributions d’entreprises, indispensables à leurs campagnes, ne sont pas nécessairement engagés auprès de ces entreprises. 

D’autre part, les résultats de l'enquête ont révélé que les électeurs démocrates, par rapport aux républicains et indépendants, sont moins inquiets de l'influence de l'argent sur la politique : 46 % d’entre eux se disent simplement préoccupés par cette question. Ce point de vue est partagé par 55 % d’électeurs républicains et 62 % d’électeurs indépendants. 

Le sondage s’est intéressé également au rapport entre les revenues des électeurs et leur opinion sur l'influence des groupes d'intérêts sur la politique. Ainsi, plus les électeurs démocrates sont riches moins ils font confiance à Trump et à Clinton, mais plébiscitaient à 66 % Bernie Sanders. 

Seulement 10 % des démocrates avec un revenu annuel par foyer supérieur à 100 000 dollars estiment que Trump n’est pas sous l’influence des grands contributeurs (Super PACs). Tandis qu’ils sont encore moins nombreux (9 %) à penser qu’Hillary Clinton n’est pas sous l’influence des grands donateurs. L’indice de confiance est plus élevé chez les démocrates avec un revenu annuel par foyer inférieur à 100 000 dollars. Ainsi, 38 % et 25 % d’entre eux accordent du crédit respectivement à Trump et Clinton.  

Ces résultats suggèrent que si le thème de « l'argent et la politique » prend une place importante dans les élections américaines, Trump, dans ce cas, aura un avantage sur Clinton, constate Luigi Zingales, professeur de l’Université de Chicago Booth School of Business et directeur du Centre Stigler. 

Il est très probable que le sujet des fonds privés collectés par les candidats soit au cœur du débat car dans cette campagne, le nombre de dons de plus de 5 000 dollars est très élevé. A titre d’exemple, dans la campagne de 2008, le nombre de dons supérieurs à 5000 dollars était quasi nul. En 2012, ces dons représentaient 36 % de tous les fonds levés par les candidats. Au stade actuel de la campagne, ils représentent déjà environ 43 %, conclut le professeur.

* Ce sondage a été réalisé en décembre 2015 par téléphone sur un échantillon de 1 025 personnes.

 Luigi Zingales