La « Loi El Khomri » ne relancera pas le marché de l’emploi…

Catégorie Les paradoxales

Consult’in France est une association qui regroupe 85 cabinets, représentant près de 70% du marché du conseil en stratégie et management dans l'hexagone (plus de 5 Milliards €). Dans un ouvrage à paraître, « #Accélérer ! », elle avance 6 propositions. Face à un chômage de masse qui continue de progresser, à des offres d’emploi qui ne trouvent pas de candidats, à des entreprises qui hésitent à recruter des CDI par crainte des risques juridiques et financiers, à un coût du chômage qui atteint un niveau insurmontable, le modèle français doit donc se réinventer.


« Ce n’est pas la Loi El Khomri dans sa version actuelle qui ne crée pas une vraie dynamique d’emploi qui y changera quelque que chose », précise Daniel Baroin co-auteur de l’ouvrage. Cette loi s’est polarisée sur quelques thématiques comme l’inversion des normes, le périmètre du licenciement économique ou la taxation des CDD. Et si les leviers pour une plus grande fluidité du marché de l’emploi et une diminution d’un chômage de masse se trouvaient aussi dans l’invention de nouvelles dynamiques autour du développement de l’employabilité ? « Si on prenait le temps de regarder ce qui se passe dans les pays voisins, on y trouverait des sources d’inspiration pour insuffler un vent nouveau pour développer la mobilité et faire repartir le marché du travail », analyse Daniel Baroin.


L’association professionnelle avance six propositions novatrices sur les deux volets indissociables de l’employabilité que sont la sécurisation du parcours des salariés et l’amplification de la création d’emplois par les entreprises :

- Sécuriser le parcours et la formation des salariés :

  • Rénovation du système de formation pour favoriser les mobilités internes / externes et faire porter l’effort là où se situent les besoins (jeunes, chômeurs, non qualifiés, PME/TPE). De la même façon, rénovation de l’apprentissage (parcours progression et emploi productif).

  • Création d’un compte personnel d’activité permettant au niveau des droits sociaux. d’alterner différents statuts salariés ou non-salariés (indépendant, demandeur d’emploi)

  • Création du statut du «  travailleur en plateforme collaborative ».

- Amplifier les créations d’emplois par une réduction du coût du travail :

  • Instauration d’une TVA «  compétitivité » afin d’alléger les cotisations patronales de la part famille.

  • Maintien du CICE et extension à 3,5 fois le SMIC (en ligne avec la recommandation du rapport Gallois). Une alternative au maintien du CICE pour éviter les effets d’aubaine et les inégalités sectorielles consisterait à transformer le CICE en baisse de charges sociales.

  • Baisse du coût salarial pour les jeunes ou les non qualifiés (SMIC adapté ou charge zéro).


* l'ouvrage à paraître s’appuie sur trois sondages exclusifs Consult’in France et Ifop effectués auprès de dirigeants d’entreprises, d’associés de cabinets de conseil et d’étudiants de Grandes Écoles et d’Universités sur le thème de « la compétitivité en France ».