Total wipeout...

quand c'est fini, ni ni, ça recommence.

On croyait l'affaire réglée, surtout après les déclarations d'intention du Cop21, pas de fracturation, pas de gaz de schiste sur le territoire français. Hollande et Ségolène semblaient convaincus que le mieux était d'attendre. Erreur, un Tribunal administratif en a décidé autrement. Retour à la case départ et c'est José Bové qui nous dévoile les derniers aléas du dossier :

Ce vendredi 8 janvier, le Tribunal Administratif de Cergy-Pontoise  examinait la légalité de l'abrogation du permis d'exploration de gaz de schiste de Montélimar. Le titre avait été délivré à TOTAL en mars 2010, puis abrogé en octobre 2011, à la faveur d'une mobilisation sans précédent et grâce à la loi interdisant la fracturation hydraulique votée en urgence par l'Assemblée Nationale. Le groupe pétrolier avait alors contesté la décision. 
 
La même Juridiction a étudié en décembre une requête similaire de la société Schuepbach, titulaire des permis de gaz de schiste de Nant et de Villeneuve-de-Berg. Le Tribunal a alors jugé l'abrogation parfaitement légale. Aujourd'hui, la décision, attendue  à la fin du mois​, pourrait être radicalement différente puisque le rapporteur public a préconisé l'annulation partielle ou totale de la décision d'abrogation. La loi du 14 juillet 2011 interdisant la fracturation hydraulique, prévoyait que les titulaires de permis rendent un mémoire précisant les techniques employées ou envisagées dans le périmètre de leur permis de recherche. Le pétrolier TOTAL avait alors habillement précisé qu'il n'utiliserait pas la fracturation hydraulique, mais des « techniques qui seront alors disponibles ». L’État a considéré que les précisions sur les techniques de substitution envisagées par TOTAL étaient particulièrement floues et imprécises de sorte que TOTAL ne respectait pas les termes de la Loi. Le permis a donc été abrogé, la fracturation hydraulique restant encore aujourd'hui la seule technique permettant d'accéder au gaz de schiste, piégé dans la roche.



 
José Bové, député européen du Sud-Ouest, avait été l'un des premiers à se mobiliser contre ces permis. Pour lui :
 
« Si le Tribunal Administratif de Cergy-Pontoise devait suivre les conclusions du rapporteur public et restituer à TOTAL son permis d'exploration de gaz de schiste, le moratoire français contre le gaz de schiste serait ébranlé. J'attends du Président de la République et du gouvernement qu'ils​ réaffirment​ leur opposition au gaz de schiste.​ Ce permis, dont le périmètre est immense,​ ne doit en aucun cas être de nouveau opérationnel. 
 
Nous avions fermé la porte au gaz de schiste, nous devons résolument nous tourner vers une transition énergétique libérée de la dépendance aux énergies fossiles. Consommons intelligemment en consommant mieux, en économisant l'énergie, et en produisant des renouvelables, comme le préconise Négawatt.
 

Je ne doute pas que la mobilisation des habitants des territoires concernés, des associations, des élus, sera massivement au rendez-vous pour barrer la route aux foreurs et réaffirmer notre volonté de protéger l'eau et l'environnement. »