Cannes : effets collatéraux des inondations,

le club de natation déstabilisé...

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Le Cercle des Nageurs de Cannes avait connu des jours meilleurs sous la présidence de Patrick Chos et de son cofondateur Jean Wohl. Suite à la fermeture pour de nombreux mois de deux des piscines municipales de la ville, il est dans l’impossibilité en ce début de saison d'assumer ses engagements auprès de tous les adhérents, 1800 l'année dernière, ce qui en faisait un des clubs comptant le plus de licnciés en France. Sur la Côte d'Azur, il se place en terme de résultats derrière le CNNice et le CNAntibes.



Le quartier de La Bocca a été un des plus touchés, la piscine de Coubertin (25 mètres, couverte) et le complexe du Grand Bleu (25 et 50 mètres découverts) ne sont plus en état, sans compter le pont qui reliait le parking de ce dernier aux bassins qui a dû être détruit. Les travaux de remise en état dureront sans doute plusieurs mois. Plus ou moins en off, la mairie a laissé entendre que ce n'était pas une priorité, la reprise économique et l'aide aux entreprises étant, logiquement, des enjeux plus importants.


Sans chercher la polémique pour la polémique, la tentation est grande de poser des questions dérangeantes. Pourquoi par exemple construire un tel complexe nautique dans une zone inondable située à seulement quelques mètres d'un cours d'eau qui n'en est pas à son premier caprice ? Toutes les installations techniques se trouvant en sous-sol, on pouvait parier, que dans un an ou dans dix, elles auraient à pâtir de cette... promiscuité. D'autant que les frais d'étude de cet ensemble, par ailleurs fort réussi et très fréquenté, se sont montés à un rondelet... 3,5millions €.


Mais, on ne refait pas l'histoire et c'est le présent et le futur à court terme que le Bureau du CNC avait en tête lors d'une récente réunion de travail. Après avoir écouté les uns et les autres, pris acte de la situation exceptionnelle, se voir détailler les comptes, il a pris dans l'urgence (sans avoir fait l'unanimité) des décisions brutales. Le bureau qui avait déjà signalé la place importante de la masse salariale dans les finances du club (principalement concentrée sur les salaires de trois entraîneurs), a tranché dans le vif. Deux des entraîneurs principaux devraient être mis sur la touche. Stéphane Herniou ancien nageur formé au club, disparaît des plannings bien qu'on espère encore pour lui une solution. Le sort de Lionel Volckaert entraîneur en chef semble être définitivement scellé, tandis qu'Annie Camhaji garde son poste. Lionel, 27 ans de présence au bord du bassin, entraînait jusque-là les nageurs de haut niveau.


Les dirigeants du club ont dû faire des choix cornéliens entre la poursuite des activités de compétitions, le sport-étude, la synchro, le sport loisir, le sport santé, les activités de confort... Avec des dizaines d'heures de bassin en moins, une délocalisation de certaines activité à l'autre bout de la ville dans les piscines des Oliviers et du Montfleury (25 mètres) qui fonctionnent déjà à plein, il fallut pourtant se résoudre. Il semble que se soient les plus nombreux et les plus jeunes, ceux qui représentent l'avenir, les plus pénalisés. Pour nombre de nageurs de compétition méritants (leurs parents aussi), la saison est compromise. Les plus motivés envisagent de changer de club, certains ont déjà pris les devants.


Si tout redémarre en septembre prochain, beaucoup survivront et retrouveront de nouvelles forces, surtout s'ils ont su conserver la condition physique qui peut s'entretenir hors des bassin, en nageant deux fois par semaine et en participant à des stages intensifs lors des vacances scolaires dans d'autres bassins. L'option « saison d'été » est à considérer. Les plus vieux nageurs cannois se rappellent qu'ils s’entraînaient dans les années soixante en mer, que l'ancienne piscine du Montfleury ne fut couverte qu'au début des années 1970 et qu'il fallut attendre encore quelques années avant que se construise une première piscine municipale… ce qui ne les empêchât pas d'être présents lors des compétitions régionales et de s'y distinguer.


Quel secours logistique ou psychologique la Fédération française de natation et sa délégation départementale peuvent-elles apporter ? La FFN s'est contentée pour l'instant d'encourager les dons suite à l'appel lancé par le club. De quelle solidarité feront preuve les clubs voisins, Grasse, Vallauris, Antibes ? À suivre...


Dans l'impossibilité de contenter toutes les parties concernées, les dirigeants du CNC ont ainsi dû faire face au principe de réalité. Souhaitons que l'essentiel du club n'ait pas été mis en péril, que la mairie aussi prenne en considération tous les éléments et fasse le maximum pour débloquer le dossier : remettre en eau le plus vite possible le complexe du Grand bleu et/ la piscine de Coubertin qui, elle, semblerait avoir moins souffert.


NB : des parents ont pris l’initiative de créer une page FaceBook pour informer et fédérer leurs actions.



- le pont traversant la Frayère et reliant les parkings au Grand bleu avant sa destruction -