La fin des privilèges : un anniversaire

de principe...

Crédits:
textes par
Catégorie Pieds dans le plat

En 1789, des Français ont fait, dans le sang, la Révolution et aboli le 4 août les Privilèges détenus par la noblesse et le clergé. Depuis, se sont reconstitués d’autres classes jouissant de bien des... prérogatives.


Les élus, les premiers, se sont octroyés un statut à part qu’il est de plus en plus difficile de justifier dans la situation  de crise que nous connaissons. Longue est la liste de tous les.... avantages que se sont votés députés et sénateurs de la République. Ils en ont tant qu’il est quasiment impossible de les chiffrer ; aux indemnités diverses et variées, il faut y ajouter les avantages plus ou moins directs comme les billets d’avion, de train (en 1ère SVP - quand je parlais de classe sociale), de métro (quoique, on en voit assez peu utiliser ce mode de transport... commun). À cela, il faut ajouter la gratuité des frais de correspondance et de téléphone, une dotation micro-informatique, des prêts à taux... préférentiels, une retraite taillée sur mesure, etc... N’en jetez plus, la coupe est pleine !

Cela est d’autant plus, disons, interpellant, que dans d’autres pays européens, notamment en Allemagne et dans les pays scandinaves, cette liste est bien moins spectaculaire y compris les conditions faites aux membres des gouvernements dans l’exercice de leurs fonctions, Premiers ministres inclus... Comment justifier aujourd’hui tous ces avantages alors que la crise et le chômage progressent ?

Autre classe sociale qui bénéficie de statuts particuliers en France, celle des fonctionnaires. Si, beaucoup des avantages obtenus n’étaient au départ qu’un rattrapage de conditions de travail infernales voire indignes, force est de constater l’important décalage qui existe entre le secteur privé et public. À l’incertitude de plus en plus grande qui touche le marché du travail des jeunes comme des seniors, la fonction publique offre toujours des perspectives de stabilité sans commune mesure avec l’insécurité qui règne dans le privé. Tant et si bien que les employés du privé, candidats à l’accession à la propriété ont de plus en plus de mal à obtenir un prêt.

À comparer la situation des uns et des autres, ne soyons pas étonnés si, majoritairement, les Français souhaitent que leurs enfants deviennent fonctionnaires. Un rêve partagé justement par leur progéniture. Un rêve dicté par la raison plutôt que par la vocation de servir le... public.

« Contribuables associés » allonge les faits et donne quelques chiffres :

  • Le salaire moyen des fonctionnaires est  de 34% supérieur à celui des salariés du privé !
  • Un fonctionnaire n’est que rarement licencié. Il faut une faute très grave. On préfère le mettre au placard.
  • Leurs congés sont parfois supérieurs à 3 mois notamment pour les enseignants, les fonctionnaires de la Cour des Comptes et les conseillers d’Etat.
  • Deux millions de logements de fonction sont encore à la disposition des fonctionnaires.
  • Le fonctionnaire touchera une pension de retraite calculée sur les 6 derniers mois de salaire et garantie à 75% alors que pour le salarié du privé, le calcul se fait sur les 25 meilleures années. Mutuelles, prêts bancaires, centres de vacances, protection syndicale… 
  • Malgré cette liste loin d’être limitative, l’association fait comme d’autres observateurs, le constat d’un absentéisme record au sein de la fonction publique, en moyenne 2 fois plus élevé que dans le privé. Des statistiques ont mis en évidence des moyennes annuelles affolantes. Les arrêts maladies sont rarement contrôlés, et, cerise sur le gâteau : les fonctionnaires en arrêt continuent d’être rémunérés comme si de rien n’était alors les trois premiers jours d’absence des salariés du privé ne sont pas rémunérés...
  • Avec  ses 7 millions de fonctionnaires, soit  28% des employés français, cette classe sociale est un véritable Etat dans l’Etat. Ses syndicats, très politisés et bénéficiant d’un financement disproportionné par rapport à leur représentativité, font la pluie et le beau temps. Sans tenir compte du « principe de réalité » ni des situations de crise que le pays peut vivre, ils paralysent quand bon leur semble le fonctionnement des institutions, au détriment des salariés du privé, des familles qui trouvent les portes des écoles closes, des travailleurs qui galèrent pour se rendre sur leurs lieux de travail...

Dans une France riche, tout était possible ou presque. Les ministères se faisaient la compétition ; c’était à qui aurait le plus gros budget. De leur côté et indépendamment de leurs besoins réels, les collectivités territoriales n’en finissaient plus de grossir, clientélisme oblige. Bref, tout se passait pour le mieux dans le meilleur des mondes tant qu’il y en avait pour tous...

Qui niera que nous n’en sommes plus là et que la sagesse nous invite à mettre vite le dossier à plat. Une réforme apparaît nécessaire. Selon Contribuables associés, le statut de fonctionnaire devrait être réservé aux fonctions régaliennes de l’Etat, c’est-à-dire la défense du territoire, la sécurité intérieure et la justice. Cela permettrait de passer peu à peu de 7 millions à 2,4 millions de fonctionnaires. Les autres employés (Agences d'Etat, Conseil économique, Education nationale...), seraient soumis au droit privé... tout simplement. Dès lors, ces administrations libérées des contraintes pourraient embaucher, récompenser les employés efficaces, licencier ceux qui ne le sont pas, s’adapter au marché et aux changements. Elles deviendraient plus compétitives et coûteraient beaucoup, mais alors beaucoup moins cher aux... contribuables. CQFDire !