Nice : Le cancer du poumon

diagnostiqué par une prise de sang.

Une étude française diligentée par le Centre Hospitalier Universitaire de Nice laisse entrevoir la possibilité de traitements précoces de cancers des poumons qui, jusqu’alors, ne pouvait être détectés que par scanner et IRM.


 

 - Détection par Test ISET de cellules tumorales circulantes -

 L’équipe du Professeur Paul Hofman du CHU de Nice vient de dévoiler une percée significative dans le domaine du diagnostic précoce des cancers pulmonaires invasifs. L’étude montre pour la première fois qu’il est possible de détecter, chez des patients à risque de développer un cancer du poumon, des signes du cancer, sous forme de cellules cancéreuses circulantes « sentinelle », plusieurs mois voire années avant que le cancer devienne détectable par scanner. Cette alerte joue un rôle clé dans la précocité de l’intervention chirurgicale, permettant ainsi de viser l’éradication du cancer. Il s’agit d’un très grand pas franchi dans le domaine de la médecine moderne : prédictive, personnalisée, et non invasive.

L’équipe du Pr Hofman a étudié un groupe de 245 sujets sans cancer, y compris 168 patients à risque de développer un cancer du poumon car atteints de Bronchopathie Chronique Obstructive (BPCO), testés chaque année par ISET et CT-scan à basse dose. Des cellules cancéreuses circulantes ont été identifiées par l’utilisation du test ISET par Paul Hofman et collaborateurs chez 5 patients (3%), alors que le CT-scan ne détectait aucun nodule au niveau pulmonaire.

Un nodule est devenu détectable, chez les 5 patients, de 1 à 4 ans après la détection des cellules cancéreuses circulantes par ISET. Les 5 patients ont été immédiatement opérés et l’analyse pathologique effectuée sur le nodule a confirmé le diagnostic de cancer du poumon. Le suivi d’un an minimum après chirurgie n’a montré aucun signe de récidive chez les 5 patients.

Le cancer du poumon est parmi les plus meurtriers. Selon l’American Cancer Society (ACS), la survie de ces patients à un an est de 44% et à 5 ans est de seulement 16%. Seulement 15% de ces cancers sont actuellement diagnostiqués à un stade de maladie localisée. Selon l’Institut national de la santé américain, le cancer du poumon a coûté au système de santé $ 12,1 milliards en 2010.

La détection précoce de ce cancer pourrait à la fois améliorer la survie des patients et permettre des économies de santé. La BPCO est la 3ème cause de décès aux US, sa cause principale étant le tabagisme. En avril dernier un article du New York Times avait fait le point sur toutes les méthodes innovantes en oncologie prédictive et conclu qu’aucune méthode n’avait été capable de détecter le cancer avant les approches classiques d’imagerie. Ce défi a été maintenant gagné pour la première fois par l’action combinée gagnante de deux équipes françaises, celle de Rarecells Diagnostics qui a développé le test et celle du Professeur Paul Hofman qui a appliqué la méthode et réalisé cette étude.

 

NDLR : dans la ligne d’une médecine préventive en devenir, les actions intelligentes (avant tout éducatives...), visant à la lutte contre le tabagisme auraient tout intérêt à s’amplifier. On a vu plus haut que c’est la cause principale de ce type de cancer dont les coûts pour la collectivité sont faramineux. Pour faire bonne mesure, on peut aussi lui adjoindre les cancers de la langue, du pharynx, de l’œsophage, du tube digestif, de l’estomac, des reins...