Nice : sécurité en site propre...

Christian Estrosi dévoile sa zone de sécurité.

Le député maire de Nice, constatant que le gouvernement avait oublié dans sa liste de ZS certains quartiers de Nice, a décidé de créer une zone de sécurité prioritaire aux Moulins situé dans la partie sud-ouest de la ville, près de l’aéroport. Une initiative qualifiée d’osée qui se veut être un laboratoire expérimental.


Ce quartier explique le maire est en rénovation et a déjà bénéficié de nombreuses aides. Force est de constater que malgré tous les efforts entrepris, le sentiment d’insécurité persiste, justifié par de nombreux actes d’incivilité et de délinquance qui pourrissent la vie des habitants, c’est le moins qu’on puisse dire. Le programme basé sur la prévention et la dissuasion, devrait être facilité par le fait que Les Moulins est actuellement le seul quartier où l’ensemble des immeubles appartient au même bailleur, en l’occurrence Côte d’Azur Habitat. Autre gage de succès, la présence sur le terrain « d’associations comme l’ADAM qui font un travail remarquable » (que ce soit dans le cadre de l’aide aux devoirs, animation pour les enfants et les adolescents, ou encore dans l’accompagnement vers l’emploi).

Christian Estrosi affirme que la sécurité des biens et des personnes est depuis 4 ans au cœur de son action et qu’il a déjà utilisé tous les outils mis à la disposition des Maires aux termes de la loi du 5 mars 2007 : rappel à l’ordre, alternatives aux poursuites, contrat local de Sécurité, Conseil des droits et devoirs des familles (CCDF), accompagnement des victimes. Il veut maintenant développer la prévention dont il avait déjà testé la faisabilité dès novembre 2010 dans le quartier Bon Voyage. Il a ainsi annoncé qu’en novembre prochain, une équipe de 4 médiateurs (1 coordonnateur et 3 correspondants) interviendra 5 jours par semaine de 19 à 1 heure du matin sur le quartier des Moulins pour rassurer la population et lutter contre le sentiment d’insécurité qui  est loin d’avoir disparu ; de prévenir et d’apaiser les conflits afin d’éviter qu’ils dégénèrent ; de lutter contre l’utilisation détournée des lieux publics comme les places (cascades, rodéos en voitures ou en motos…) ; enfin, de donner, à ce quartier rénové, une qualité de vie meilleure. Confiée à l’association ADAM, cette opération est chiffrée à 43 000 € supporté par la métropole Nice Côte d’Azur au titre de la politique de la Ville pour les trois premiers mois de son expérimentation.

Mais l’annonce la plus importante qu’a faite le maire concerne la politique de dissuasion envisagée. En effet, le maire, même s’il dit ne pas être particulièrement favorable à l’idée de faire appel à des sociétés privées pour assurer des services publics, confiera cette charge à l’une d’elles après une DSP. Elle aura à mettre en place des agents de sécurité qui assureront une présence toutes les nuits dans le quartier, de 19 à 5 heures du matin. Christian Estrosi parlait lors de cette annonce, de 6 à 8 agents, probablement accompagnés de chiens. Ils n’auront pas de mission de police, mais seront à même d’avertir les services concernés s’ils sont témoins d’actes de délinquance.

Cette initiative courageuse sera-t-elle tolérée par le représentant de l’État ? Les résultats seront-ils à la hauteur des espérances de la municipalité ? Nous ne le saurons... qu’à l’usage.