Alpes Maritimes : Sospel ouvre ses BaroQuiales,

avec une représentation de la Passion du Christ.

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Ce Festival de d'Art Baroque anime la vie culturelle du haut pays niçois durant la deuxième partie du mois de juillet. Il a conquis un public fidèle qui apprécie la venue d’artistes de renom et de talent choisis par Silvano Rodi.

Le Baroque, cet art parti d'Italie à la fin du XVIème siècle, s'est étendu en France et jusqu’en Amérique du Sud colonisée par les Espagnols et les Portugais. Il est très présent dans les églises des Alpes de Ligurie du côté italien et des Alpes-Maritimes du côté français. Une réalité que le Conseil général du département français a concrétisait en lançant « La route du Baroque » qui conduit le touriste d’églises en monuments divers expressions architecturales de la foi qui baigna cette région transfrontalière pendant presque deux siècles. Les BaroQuiales viennent ponctuer cette mise en valeur d’un passé local glorieux.


C’est dans la Cathédrale Saint-Michel à Sospel que vendredi dernier s’est ouvert le cycle de concerts avec une passion du Christ revisitée. Sous la direction de Christina Pluhar, qui manie aussi le théorbe, « Via Crucis » a charmé, on devrait dire ému, un public attentif. Sans une minute de repos, les séquences se sont succédé, traduisant la puissance et l’intensité des émotions humaines suscitées par le drame... religieux. L’ensemble corse « Barbara Furtuna » est venu s’intercaler avec bonheur entre l’intervention de la soprano Raquel Andueza et du haute-contre Vicenzo Capezzuto soutenue par les musiciens de « L’Arpeggiata ». Doron Sherwin et son très présent cornet à bouquin, Eero Palviainen (archiluth, guitare baroque), Margit Übellacker (psalterion), Haru Kitamika (orgue, clavecin), Boris Schmidt (contrebasse) ; sans oublier l'apparition de la danseuse Anna Dego.

Après cette mise en bouche, une visite de Sospel Baroque eut lieu le lendemain par une guide conférencière. Le soir, à la Chapelle Sainte Croix ce fut au tour de l’ensemble « Syntagma Amici » de prendre le relais à travers un florilège de chansons du XVIème siècle sur le thème des Nymphes et Bergers. Flûtes, hautbois, basson, tournebout, flageolet, orgue régale (avec une personne pour activer les soufflets) furent aussi mis à contribution. Dimanche 21, la Messe Baroque donnée à la Cathédrale Saint Michel résonna des voix du groupe « Sola Voce – Canterella » et des sons prodigués sur orgue historique animé par les doigts de Silvano Rodi...

Le cycle se continuera mardi 24, toujours à la Cathédrale Saint-Michel avec les musiciens de « Birkin tree » et leurs cornemuses, harpes et flute traversière. Mercredi 25, Jean Loup Fontana, Conservateur départemental du Patrimoine, donnera une conférence sur le sujet dans l’ancienne Chapelle des Pénitents Rouges, à 17 h 30. Le 26, à la Chapelle Sainte-Croix, ce sera au tour de l’ensemble « Arioso Antico » d’interpréter les chants et les danses de l’époque.
Tout se terminera le vendredi 27 à la Cathédrale Saint Michel par un concert de clôture. L’ensemble baroque « Collegio musicale italiano » sous la direction d’Adriano Gaglianello, exécutera la Messe en si mineur BWV 232 pour solistes, chœur et orchestre de Johann Sebastian Bach.

La Messe en si mineur est un miracle de construction. Chaque fois qu'un mouvement commence, même lorsqu'il contraste vigoureusement avec celui qui précède, on a la certitude que lui seul pouvait se trouver à cette place. Aucune autre œuvre ne tend à ce point vers un idéal de la forme, du grand tout. Comme la Création divine : le souffle unique donne vie à un univers polymorphe et imprévisible. De tout, Bach fait un orchestre. La pensée chez lui est polyphonique, contrapuntique et symphonique. Il y a quelque chose d'absolument symphonique dans les sonates et partitas pour violon seul. Son œuvre de clavier, n'en parlons pas. La Messe me semble produite par la même pensée. La musique en est si dense, si complexe, si vertigineuse, qu'elle gagne en grandeur par le recours à des solistes. Tout à coup, il n'y a plus d'un côté la masse et de l'autre l'individu, mais un seul et grandiose instrument vocal, qui chante la même foi dans le même langage du Kyrie au Dona nobis pacem.

Soirée blanche de clôture - diner + concert 52 € - Inscription auprès de l'office de Tourisme de Sospel – tel. 04 93 04 15 80

  • Le festival d'art baroque est soutenu par la Mairie de Sospel, le Conseil Général des Alpes-Maritimes, le Conseil Régional PACA, Pays d'art et d'histoire - En partenariat avec la FNAC et Harmonia Mundi.

- le maire de Sospel Jean-Mario Lorenzi, son adjointe à la culture Martine Ferrero, son conseiller municipal Richard Colson et Silvano Rodi directeur artistique des BaroQuiales lors de la soirée d’ouverture -