Œnologie : un Coteau Varois en Provence...

rouge, opulent, charnel.

Tous les spécialistes le disent, les rosés et les blancs ont fait en Provence de grands progrès et ce depuis une bonne dizaine d’années, au prix de gros efforts d’investissement et de technicité. Au point qu’on a maintenant davantage de chance de tomber sur une excellente cuvée dans ces deux couleurs qu’avec un rouge. D’où la tentation, surtout en été, de faire l’impasse et de passer à côté d’une bonne surprise. Comme par exemple ce Château d’Ollières rouge 2009.


Depuis sa reprise en 2003, le domaine dont ce vin est issu élabore des cuvées dignes de son passé prestigieux. Depuis l'époque carolingienne, la puissante famille de Félix d'Ollières et ses descendants ont en effet administré avec rigueur leur vaste propriété jusqu'au XXème siècle. Six cent hectares entre Sainte Baume et Sainte Victoire, dont 35, à flanc de coteaux argilo-calcaires, dédiés à la vigne.
 
Ainsi, ce Château d'Ollières Cuvée Prestige 2009 est un assemblage savant de syrah et de grenache. Les raisins sont récoltés à la main dans des petites caisses afin de préserver l’intégrité des baies jusqu’à la cave. Les vinifications débutent dans des cuves ouvertes afin de pratiquer la vieille technique bourguignonne du pigeage manuel. Après une macération pré-fermentaire à froid, la phase de fermentation est longue afin d’extraire en douceur tannins, couleurs et arômes : environ trois semaines. Enfin, un élevage en barrique de 12 à 18 mois vient compléter cette vinification de grande qualité. Avec des rendements faibles entre 30 et 35 hectolitres par hectare, la vigne peut exprimer la quintessence du terroir. Nous sommes loin, ici, des vins industriels...

Un millésime d’exception donc qui a bénéficié de conditions climatiques idéales conjugué avec le talent de son maître de chai. Il révèle dès à présent une merveilleuse plénitude et une intensité aromatique remarquable. Tout y est, concentration, maturité, fraîcheur, harmonie...

Servir à 16° et 18° avec un lapin au thym ou une poêlée de foies de volaille pour un délicieux accord campagnard, avec un tournedos Rossini ou un risotto à la truffe pour une combinaison plus sophistiquée. Nous l’avons partagé avec des amis autour d’un plateau de fromages bien garni... à l’avantage de l’un et des autres... 13 € chez les meilleurs cavistes.