Tourisme : un joli printemps en terre varoise

l'annonce d’un bel été...

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Joli printemps ! Il faut le dire vite. Non seulement, il a plu presque tout le temps, mais en plus, il a fait un froid « sibérien ». Pour échapper à la sinistrose, fuir la foule des cinéphiles accourus en masse pour le Festival du Film à Cannes, ou celle des amateurs de courses automobiles réunis pour le Grand Prix de Monaco, on part à l’ouest, se ressourcer dans le Var, cap sur Saint-Tropez.

Paradoxalement, c’est à Saint-Tropez, cette petite cité connue pour ses fêtes mémorables et son attrait touristique internationale, que nous avons trouvé « luxe, calme sérénité et volupté ».

*********** Le Benkiraï ***********

 Le Benkiraï. Ce petit hôtel 4*, membre du groupe hôtelier Charm & More, situé à 10 minutes à pieds de la Place des Lices, est une véritable oasis de verdure et de fraîcheur. À côté de la route des Salins, au cœur d’un parc arboré, les bâtiments d’un étage entourent la piscine. Entre tradition et modernité, les aménagements, dus à Patrick Jouin, font de cet endroit un lieu unique. Les murs au crépi ocre s’allient avec le bois omniprésent : le benkiraï, un arbre indonésien imputrescible. Les 41 chambres (à partir de 330 €) dont 2 suites sont conçues dans l’esprit de spacieuses cabines de bateau : murs clairs dans la chambre, bleu dans la salle de bain, avec des hublots en décoration, des meubles faits sur mesure et une belle terrasse qui donne sur la piscine.

 La nouveauté de l’année est la venue d’un nouveau chef au restaurant La Régalade. Doté d’une entrée indépendante, il dispose d’une grande salle à manger qui domine piscine et jardin et se continue par une terrasse ombragée pour dîner aux beaux jours. Avec l’arrivée du chef Bruno Doucet, chantre parisien de la « bistronomie », le restaurant a pris ses lettres de noblesse, une nouvelle très bonne table est née. Le midi, la carte est résolument snacking : on déjeune où l’on veut, au bord de la piscine, sur la terrasse, dans les jardins… Salades niçoises (18 €), César (16 €), Club Sandwich (20 €), Cheese Burger et autre carpaccio de bœuf sont à 22 €.

Le soir, place à la gastronomie, avec un menu carte élaboré par Bruno Doucet et réalisé par son équipe, Julien Maunoir et son second, Rémy Douthez. Le menu carte à 45 € propose 4 copieuses entrées dont les gambas sautées au piment d’Espelette, risotto à l’encre de seiche ou le bouillon crémeux de petits pois et asperges vertes au persil plat, chair de crabe, huile d’olive et citron. Pour les plats, deux poissons, dont un pavé de merlu rôti sur peau, artichauts en barigoule et croûte viennoise à la sauge et deux viandes, dont la poitrine de cochon fermier, la couenne croustillante et légumes verts de saison sont à la carte. Une jolie sélection de cinq desserts apporte une touche finale à cette palette qui surfe entre classicisme, cuisine méditerranéenne et traditionnelle. De toute façon, c’est très, très bon. Tous les jours, une ou deux entrées et deux plats sont proposés en plus. La carte des vins est une belle sélection de Côtes de Provence dans les trois couleurs, à partir de 28 € la bouteille. Le plus : une jeune femme dotée d’un charisme à toute épreuve, sommelière de formation, Christelle Martin, comme directrice de la restauration. Nous n’avons pas trouvé de moins !

  • Le Benkiraï - 11 Chemin du Pinet – 83990 – Saint-Tropez – Tel : 04 94 97 04 37

********** Hôtel Sezz **********

 Hôtel Sezz. Tout proche du Benkiraï, sur la Route des Salins, l’hôtel Sezz se déploie au milieu d’une végétation typiquement méditerranéenne, entre Cap des Salins et Baie des Canebiers, sur 11 000 m2. Il est la concrétisation du rêve de Shahé Kalaidjan, qui avait construit, en 2005, un hôtel Sezz à Paris, dans un style totalement inédit : un « design-hôtel ». Tombé amoureux du site tropézien, le jeune homme d’affaire a fait appel à son équipe pour créer le petit 5 étoiles : le décorateur, Christophe Pillet et le paysagiste Christophe Ponceau. Les 35 bungalows (à partir de 400 €) et 2 villas entourent l’immense piscine. Tout est de plain pied, chaque bungalow possède une chambre, une salle de bain, une douche extérieure ainsi qu’un jardin privé, à l’abri des regards. La décoration est ultra moderne, l’architecture offre une haute et vaste courbe qui se termine par une immense baie vitrée. Le dallage est de pierre, les murs en béton structuré réchauffés par le cuir et le bois du mobilier. A la tête de ce bel établissement, une jeune femme, Ani Kojayan, qui apporte sa touche féminine à la direction. En effet, si la plupart des directeurs d’hôtels sont des hommes compétents, une femme a une perception plus aigüe de la perfection des prestations : rien ne lui échappe, elle agit comme une parfaite maîtresse de maison et cela se ressent jusqu’à l’accueil.

Côté restauration, on est en parfaite harmonie avec la philosophie des lieux : authenticité et identité méditerranéenne. Déjà, baptiser le restaurant Colette est un retour aux sources tropéziennes. En effet la villa « La Treille Muscade » du célèbre écrivain est toute proche. Tout le gratin intellectuel y a défilé dans les années 20, bien avant que Saint-Tropez ne soit le lieu de rendez-vous de la jet set. Alors, faire appel à un chef qui a fait la plupart de son parcours sur la Côte d’Azur (auprès de Laurent Tarridec aux Roches à Aiguebelle, puis au Bistrot des Lices à Saint-Tropez, avant de régner pendant 7 ans sur les cuisines du Château de la Messardière à Saint-Tropez) fut une excellente idée. Non seulement, Patrick Cuissard est un très bon chef, mais il connaît parfaitement bien les exigences tropéziennes. En faisant appel à des producteurs locaux, il décline une cuisine gastronomique irréprochable : du homard bleu en fraîcheur de pomme verte et roquette, montécao aux amandes, minestrone de légumes et tomates confites au filet de saumon laqué aux agrumes, blanc de navet et asperges au basilic citronné, sans oublier le sublime sauté de lotte (onctueux et savoureux à souhait) à la coriandre et lard paysan, poivrade d’artichaut, coques et calamars aux herbes, le bonheur est dans l’assiette. Les desserts sont à la hauteur, entre vacherin contemporain et chaud-froid en sabayon de chocolat (menus à 69 et 96 €). La carte des vins, très provençale (à partir de 30 €), accueille quelques Bordeaux, Côtes du Rhône et Champagnes pour les inconditionnels, avec aussi du vin au verre (à partir de 7 €). Une carte « snacking » est aussi proposée autour de la piscine, avec salades diverses, clubs sandwichs, carpaccio et tartares de bœuf de 18 à 29 €.

  • Hôtel Sezz – 151, Route des Salins – 83990 -  Saint-Tropez – Tel : 04 94 55 31 55

 Une autre option, complémentaire d’ailleurs, est de partir s’aérer dans le moyen pays. Direction Lorgues, pour découvrir ou profiter d’un des plus beaux sites de Provence : Le Château de Berne (lire la suite demain).