Fumer, il en restera toujours quelque chose !

La consultation des « réclames » des années 50, celles-ci sont américaines, nous laisse pantois...

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Catégorie C'est notre santé

Plus machiste, tu meurs ! Cette publicité qui ne pouvait deviner les aléas d’un futur président des États-Unis d’Amérique, préconisait aux hommes de souffler la fumée de leurs cigarillos au visage de leur conquête. Cette dernière, séduite par cette bouffée de désir sensuel chargée de goudron et de nicotine, ne pourrait alors que les suivre au bout du monde, ou plus près, dans leur lit…

Cet autre pub, invitait le lecteur à tester les cigarettes Camel dans leur T-zone. T comme throat (gorge) et comme taste (goût), avec la bénédiction du corps médical. L’annonce indiquant avec la plus grande fierté que la marque au chameau était celle la plus consommée par les Docteurs, laissant entendre que cet acte était recommandé et en tous les cas qu’il était dénué d’effets indésirables sur la santé… des consommateurs. Il est vrai qu’en France aussi certains docteurs donnaient le mauvais exemple même si, deux décennies plus tard, ils nous invitaient à stopper la cigarette alors que sur leurs bureaux, leurs cendrier débordaient de mégots…

C’était l’époque où on n’était pas sensé savoir que fumer pouvait nuire. Pourtant, tout le monde pouvait observer que les fumeurs invétérés toussaient plus qu’ils auraient dû et qu’ils s’essoufflaient vite à l’effort, certainement plus vite que les non-fumeurs. Mais, les campagnes de publicité étaient efficaces et le cow-boy, parfois représenté sous les traits de Ronald Reagan (pas encore président) ou de l’acteur fétiche John Wayne, balayaient tout. Fumer, symbole de la virilité, de l’entrée dans le monde des adultes, était devenu de plus en plus à la mode.

Si des progrès en matière d’information ont été faits et si le message et les arguments sont bien différents, la partie est loin d’être gagnée. Les fumeurs résistent, aidés en cela par les grandes compagnies de tabac, les buralistes et les agriculteurs qui se plaignent d’un tragique manque à gagner… On peut aussi constater, les chiffres venant confirmer nos observations, que les jeunes et les jeunes filles surtout, voient dans la consommation du tabac un moyen facile et visible de s’émanciper.

Avec le recul, on est en droit de regretter tous ces morts inutiles. Combien d’acteurs célèbres, de créateurs talentueux, d’amis, de parents, sont morts, trop tôt emportés par un cancer des voies respiratoires. Un ami à qui sa doctoresse de sœur avait montré des poumons ratatinés de fumeurs dans des bocaux, cherchant par cette vision à le décourager dans sa néfaste pratique, lui répondit qu’il n’en avait cure, que ce n’était pas pour lui. Un autre, opéré d’un cancer des poumons, m’avouait lui, que cette punition était terrible et que s’il avait su, il aurait certainement réfléchi à deux fois.

Autre constat. Les plages de Cannes et de Nice sont jonchés en été de millions de mégots de cigarettes que les appareils sophistiqués qui pourtant les ratissent, ne parviennent pas à éradiquer… au point que certaines mairies du littoral distribuent des cendriers de… plage dans l’espoir de les voir les comportements changer. Oserons-nous dire, en vain ?