Le billet d’humeur de Jean Julien : Vols d'Afrique...

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Catégorie Pieds dans le plat

Un progrès dans l'État irréprochable - Encensons leurs auteurs !

Notre éminent, savantissime et pour tout dire guide de notre République, certes ni Prince Président ni sauveur de la France, qui, pourtant, elle, en aurait bien besoin nous avait promis une moralisation de la vie publique. C'est fait. Les deniers de l'État ne pourraient plus être mis à contribution par un secrétaire d'État en mal d'exactitude et de transport privé.

Secrétaire d'État pas vu, pas pris : conservé ; Secrétaire d'État vu, pris : éjecté. « Vas-t'en, soutier de la gouvernance. Hors d'ici prévaricateur au Falcon concussionnaire du réacteur. » C'est ainsi que partirent en fumée les carrières des duettistes Joyandet et Blanc (d'Espagne) en vertu du principe Nolens volens, (traduction très libre : nul ne vole bas en ma présence) ou Nolens volutes dont la traduction encore plus libre est je ne veux pas de volutes (du latin nolo, je ne veux pas et du français volutes : arabesques fumigènes propres aux amateurs de cigares qui rejettent dans la nature l'objet de leurs exhalaisons ce qui n'a rien à voir avec la charcuterie).

Cette parenthèse un peu longue étant refermée revenons à notre sujet : l'absence de caractère mercenaire du vol ministériel hors ETEC* version mouvante du concept de vol officiel.

Je me meus donc je suis, de gueule sur fond d'azur (héraldique gouvernementale). Je me meus n'ayant strictement rien à voir avec une quelconque manifestation sonore de foule, un mode d'expression bovin ou celui des féroces soldats entendus dans nos campagnes.

Ou selon les vers de Brassens :

Je me meus
Tu te meus
Viens donc beau militaire
Dans un jet rapiécé on partait pour Cité-air
On a le ministre du temps jadis qu'on peut…

Étant revenu au point de départ, le point fixe : celui de l'utilisation du jet ou des jets par les membres du gouvernement nous ne pouvons que saluer un très net progrès. En effet sous Fillon I la France payait, sous Fillon II l'étranger a payé, paye et peut-être paiera encore tandis que le service est toujours rendu.

Quels sont les effets positifs de cette nouvelle donne : 1 - l'État ne débourse pas un sou, 2 - mieux encore, la France ne débourse pas un sou et la balance commerciale ou plutôt la balance des paiements est préservée, 3 - politiquement, c'est tout bénef parce que les services air ont été fournis par des systèmes politiques en fin de course, descendus en plein vol, donc tous aérofreins sortis, les fournisseurs des services rendus sont voués à disparaître.

Ainsi dans un proche avenir ni le gouvernement ni la France n'auront à rendre la moindre politesse, le moindre service en vertu de l'adage : à Régime renversé, dos tourné et créances effacées. Au vu d'un tel service, permettez-moi de combattre avec énergie les viles attaques dont fait l'objet MAM (mouvement aérien maghrébin) et le premier ministre. Ils doivent être encensés, non vilipendés, voire non De Vilipintés.

Encore une fois, Monsieur le Premier Ministre, Madame le Ministre d'État Bravo !

Jean Julien Alexis Roger

  • l’ETEC : (Escadron de transport, d'entraînement et de calibration), est une unité de l'Armée de l'air française ayant notamment pour mission d'assurer le transport du Président de la République et des autorités gouvernementales.