Marseille : Regards sur Ziem, artiste pré-impressionnant...

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L’homme qui parle du Midi et de l’Orient.

Fidèle à ses objectifs, la Fondation Regards de Provence poursuit sa mise en valeur des artistes présents mais surtout passés qui parlent du Sud, du Midi, de Marseille.

 
  • Félix Ziem - navire américain dans le port de Marseille -

Dans quelques jours, le public pourra découvrir et pour certains redécouvrir les œuvres de cet artiste prolixe qui a disparu il y a cent ans. Une belle rétrospective qui déclinera sa période pré-impressionniste et celle dédiée à l’Orient. On y verra ainsi ses thèmes favoris : sujets d'histoire, de genres, portraits et natures mortes, mais avant tout ses paysages animés et ses marines. Au total, près d’une centaine de peintures, d’aquarelles et de dessins de différents musées et de nombreux collectionneurs privés.

Les Marseillais se régaleront des sites de prédilection de Félix Ziem. Leur ville y tient une place importance tout comme Martigues, ou l’étang de Berre… Venise la lacustre, sa deuxième patrie, et la Russie, illustrée par des portraits et scènes de vie, sont bien représentées. Comme beaucoup de ses contemporains, Ziem est aussi attiré par l’Orient. De ses voyages à Constantinople, en Egypte et en Afrique du Nord, il ramène des tableaux lumineux et chauds, odes à la couleur.

À la charnière des grands courants picturaux du XIXème siècle, Félix Ziem parviendra à créer son propre style. Parfois bafoué par la critique mais adulé par les amateurs, il fut admiré de Vincent Van Gogh qui lui attribuait les plus beaux bleus en peinture. Les bleus qu’il travaille et retravaille sans cesse, jouant sur ceux de l’eau et ceux du ciel, à l’infini, éclairés de mille façons.

Né à Beaune en 1821, Félix Ziem s’oriente jeune vers le dessin et l’architecture. Il sera l’un des premiers peintres, parmi ceux qui connaîtront la notoriété, à descendre travailler dans le Midi et à représenter les paysages de la Méditerranée. C’est là que va naître sa véritable vocation, sa passion de peintre, et qu’il décide de se consacrer à son art, après avoir vendu ses premières aquarelles.

Fin mai 1839, il séjourne à Martigues, petite ville de pêcheur. La descente du Rhône, les visions successives des villes du Sud, Avignon, Arles sont annonciatrices des beautés qu’il va découvrir en s’approchant de la Méditerranée. Il décrit ainsi ses émotions dans son Journal : « Quel bain de lumière ! Ici on respire déjà l’air brûlant qui vous enivre des parfums mystérieux de l’Orient . La mer ! Quelle impression magique lorsque pour la première fois, j’aperçus cette plaine mouvante, infinie et changeante comme le prisme sous les rayons d’un soleil vacillant. Cette journée fut la première qui décida de ma carrière. Je fus frappé, saisi par le cœur et par l’esprit et je sentis naître cet amour qui fait croire que l’on a connu ou vécu dans des lieux identiques. »

Mais c’est depuis Nice qu’il entreprend son premier voyage quasi initiatique en Italie et surtout à Venise en 1842. Mais il faut attendre 1876 pour que Nice soit choisi comme lieu de villégiature hivernal au détriment de Martigues. Depuis Nice, il parcourt l’arrière pays et « redécouvre » les villes environnantes et les paysages pittoresques du bord du Loup, du Baou de Saint-Jeannet ou de Cagnes-sur-Mer. Il produit alors des toiles lumineuses empreintes de douceur et de finesse, au ciel transparent et limpide, toujours brossées avec vivacité Une vie longue et bien remplie pour cet artiste attachant. Elle a donné lieu à la publication d’un ouvrage de référence « Félix Ziem » . On y trouve près d’une centaine de reproductions sur des vues de Marseille, de l’Estaque, de Martigues, de l’étang de Berre, de Constantinople, d’Égypte, mais aussi d’Afrique du Nord, commentées par Gérard Fabre dont sont empruntées certaines de ces lignes.

  • Félix Ziem (1921 - 1911) - du 4 février au 22 mai – sous l’égide de l’Association Regards de Provence - Palais des Arts, 1 place Carli, 13001 Marseille - Tél. : 04 91 42 51 50 -