Var : des animaux géants au cœur des vignes.

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Une rencontre inattendue, signée Willian Sweetlove...


- William Sweetlove entouré de ses hôtes Aurélie Bertin et Bernard Theillaud : l'art et le vin les entendent…

Comme chaque été, « Château Sainte Roseline » offre à un artiste de renom ses espaces. Et quels espaces ! Vignoble, chai, cour, chemin menant à la Chapelle… De quoi déconcerter ceux qui regardent et ceux sont … regardés. Le maître, William Sweetlove, était là, bonhomme, joyeux. Ce qui ne l'a pas empêché, lors de l’inauguration de son exposition, de marquer sa solidarité avec la population du Var touchée par les intempéries des dernières semaines, en faisant observer une minute de silence.

William Sweetlove ne le cache pas, est un provocateur et ses œuvres sont là pour interpeller, pour réveiller, pour faire passer un message. Ce n’est pas toujours évident d’ailleurs, et comme pour beaucoup de ses contemporains, il est souvent utile, voire nécessaire d’en posséder quelques clefs pour mieux suivre ce jeu de piste. Ce soir-là, il était justement là pour nous les donner.

Lapins géants, mini-éléphants transportant leur réserve d’eau dans des jerrycans, chiens petits et grands (certains en chaussures de sports), rouges, blancs, bleus, noirs, verts… Toute une animalerie en plastique à qui il ne manque que la parole. Il y a même deux Sarkozy plus grands que nature (esprits mal intentionnés, pas de commentaires, S.V.P.). L’artiste aime faire les choses en grand, même s’il se plait à rapetisser quelques uns de ses… pensionnaires. En grand et en nombre. Plusieurs de ses happenings ont nécessité des centaines, parfois des milliers de ses animaux. Le quidam pressé sourit. Il ne verra que des jouets et s'étonnera de leurs dimensions, de leurs couleurs, de leur situation dans le lieu…, pas le sens caché et profond. Or, tout est signifiant disait Lacan !

Avec ses complices du Cracking Art Groupe dont il semble être le leader, William Sweetlove, défend à sa façon la cause écologique. Selon lui, « les changements climatologiques auront des conséquences sur la production et la consommation de notre future nourriture. Beaucoup d’animaux et de plantes vont disparaître ou se transformer par mutations génétiques selon le Darwinisme… ». Ce sera alors la fin, non pas des haricots, mais de la race humaine. Nous survivrons les chiens géants, les éléphants nanifiés, les grenouilles, les crocodiles, les lapins de… William et de ses amis. La perspective n’est pas spécialement attirante. Alors, il faut plutôt en sou-rire propose l’artiste.

« Quand la terre va se réchauffer il n’y aura plus d’herbes pour les herbivores », assure notre ami belge. Mais les animaux de William n’auront pas besoin de brouter, donc eux aussi feront partie des rescapés… Y a-t-il une échappatoire ? William aimerait y croire. Alors, le clonage comme panacée ? C’est ce qu’il suggère. « Traiter et changer les codes génétiques des animaux, fruits, légumes, sélectionner les meilleurs et les cloner », sera notre meilleure chance !


En attendant le dénouement de ce drame auquel nous sommes mêlés et en partie responsables, les animaux ont pris silencieusement leur place dans le Domaine de la famille Teillaud. Regardons-les dans le yeux et prions avec… Sainte Roseline pour retarder le plus longtemps possible le moment où ils gouverneront le monde !

  • Château Sainte Roseline - Exposition de William Sweetlove, du 26 juin au 30 septembre - Entrée libre - 83460 Les Arcs - tél : 04 94 99 50 30