Cannes : dit-moi où ton enfant crèche ?

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En quoi et pourquoi le privé serait-il 25 % moins cher que le public ?

Dans ce pays - plus social tu meurs - la France, il y a encore et toujours des velléités de privatiser le service public. À tort ou à raison ? À Cannes, le maire, Bernard Brochand, fait avancer son projet de crèche privatisée. Une première dans le landerneau. Elle verrait le jour d’ici 2012 dans le quartier de la Croix des Gardes et accueillerait les enfants de 80 familles. Avec comme argument majeur le coût. Ce projet, auquel a répondu la société bien… française « People and Baby » qui en prendra pour vingt ans, devrait représenter une épargne pour le contribuable. En effet, la gestion de cet établissement en délégation de service public, permettrait une économie annuelle de 25 %. Pas négligeable, on le conçoit, en ces temps de crise où chaque mesure allant dans cette direction est bonne à prendre…

Mais en quoi, pourquoi et comment une entreprise privée fait-elle mieux que le public ? Comment arrive-t-on à ce chiffre mirobolant de 25 % d’économie sur la gestion ? On cherche des pistes. Le personnel qui sera sans doute moins nombreux, probablement moins absent car moins… socialement protégé, il travaillera peut-être plus, sans garantie qu’il gagnerait plus que dans le fonction publique, sauf pour le… chef de l’entreprise "Crèche". Moins de gaspillages aussi mais lesquels : l’eau, le chauffage, les craies de couleurs ? Sûrement pas, alors ?

La gestion privée serait-elle la panacée et ce d’autant plus que les plages horaires d’accueil seront plus étendues ? N'aurait-elle que des avantages pour l’usager ! On se prend à rêver. D’ailleurs les services privés sont déjà dans la ville. On a vu les employés de Pizorno nettoyer le Marché Forville à la place des fonctionnaires municipaux. Les cantines scolaires sont, elles, depuis longtemps privatisées. Les rues sont-elles plus propres lorsqu’elles sont lavées par des employés du secteur privé ? Les enfants mangent-ils mieux que lorsque c’étaient des fonctionnaires qui préparaient les repas dans chaque école ?

Hier les cantines, aujourd’hui les crèches, les prisons et le traitement des feuilles d’impôts, demain les écoles et après-demain pourquoi pas l’Assemblée nationale et le Sénat. Pourquoi se… priver, surtout si ça représente 25 % d’économie ? Tout est désormais possible avec la sous-traitance en Inde ou en Chine. Vive la mondialisation et le libéralisme surtout lorsqu’il est sauvage, c’est plus écolo !

  • À Nice, Christian Estrosi a amorcé une marche arrière à propos des cantines scolaires. Effet d’annonce ou véritable remise à plat du dossier, après avoir enfin constater que les enfants ne mangent pas mieux et qu’il y a au moins autant de gaspillage de nourriture sinon plus, même avec le présumé respect de la chaîne du froid, une belle excuse pour mettre au rancart nos belles cantines d’antan… lire notre article : Nice : la révolution des cantines scolaires.