Alpes-Maritimes : nos ancêtres les... chasseurs de la Préhistoire.

À Tourrette-Levens, on fait son apologie.

Nos ancêtres les Gaulois en avaient d’autres qui venaient de très loin, de la… préhistoire. À Nice, l’équipe du Laboratoire Départemental de Préhistoire du Lazaret dirigée par Emmanuel Desclaux, les connaît bien et s’efforce, façon de parler, de faire leur promotion. Profitant du riche patrimoine découvert sur la commune de Tourrette-Levens, et en particulier des trouvailles faites sur les sites des grottes du Merle et de la Baume Périgaud, ils ont convaincu le conseil municipal d’organiser une exposition sur ces chasseurs du Paléolithique supérieur qui occupèrent la région. À moins que ce ne soit le contraire, que ce soit le maire de la commune, Alain Frère, aussi vice-président du Conseil général particulièrement chargé de la Culture au département, aidé par un tourretan, Louis Tordo, qui aient poussé les archéologues niçois à faire cette exposition….

- Louis Tordo, Emmanuel Desclaux et Alain Frère -



Quelque soit le scénario, l’exposition est maintenant en place et permettra jusqu’au 15 septembre prochain, de mieux comprendre le mode de vie de ces Homos, à l’avant-poste de l’homme moderne. Le climat et la géographie étaient, il y a 35 000 ans bien différents de ce qu’ils sont aujourd’hui, modelant leur comportement, leur besoins, leur réactivité face aux contraintes environnementales. Partageant le territoire avec des prédateurs d’envergure, ils apprirent à les chasser avec les moyens du bord, des pierres et du bois. Pas une mince opération car les ours étaient alors plus grands que des grizzlis, les rhinocéros tout aussi imprévisibles et cornus qu’en Afrique, les mammouths côtoyaient les bisons et les loups…

L’alimentation de ces tourretans du fond des âges était forcément carnée, complétée par la cueillette et cela donnait d’assez bons résultats si l’on s’en tient aux études faites sur leurs squelettes. Ces chasseurs-cueilleurs semblaient être en meilleure santé que leurs suivants qui se fixèrent sur des lieux propices à une agriculture naissante et à l’élevage ; sédentarité peut-être à l’origine de fratricides guerres de territoires, de guerres tout court…

Mais, en dehors de ces informations sur la vie de nos précurseurs, cette exposition a aussi pour but d’amener les visiteurs à se poser des questions. Questions essentielles, questions existentielles. Ainsi, nous venons de là ! À quoi pensaient-ils ? Ils avaient apparemment des loisirs… culturels ceux qui dessinèrent et colorièrent ces fresques animalières d’une si grande qualité artistique, ceux qui modelèrent les représentations de la femme idéale de l’époque…

Le passage dans ces salles du Musée de Tourrette-Levens, devrait être riche en découverte et en réflexions pour ses visiteurs. Quant aux archéologues, ils savent qu’ils ont encore bien des explorations à mener dans la région. De nouvelles découvertes qui devraient lever un peu plus les mystères de ces hommes qui, à l’insu de leur plein gré, sont nos parents éloignés…

Placé sous le parrainage du Professeur Henry de Lumley, à 75 ans toujours bon pied bon œil, le Musée archéologique de Tourette-Levens est comme les autres salles consacrées aux métiers traditionnels, d’accès gratuit. De même que le sont les parkings municipaux ; une mesure motivante pour tous les amateurs et les touristes de passage, à saluer par les temps qui courent ! Situé à seulement 15 kilomètres au nord de la capitale azuréenne, ce petit village de près de 5 000 habitants donne plein de raisons de le visiter. Son Château musée d’histoire naturelle particulièrement dédié aux papillons et maintenant son Musée archéologique.

  • « L’Âge d’or des chasseurs de la Préhistoire », du 12 juin au 15 septembre – du mardi au dimanche, de 14 h à 18 h - Musée de la Préhistoire - Montée du Château - 06690 Tourrette-Levens – tel. 04 97 20 54 60 – entrée libre


- homo sapiens, dessin Bernard Magnaldi -

  • le Musée archéologique a été élaboré par les membres du Laboratoire départemental du Lazaret sous la responsabilité d’Emmanuel Desclaux avec l’aide de Bernard Magnaldi et Patricia Valenti ; de Jean-Pierre Laporte, muséographe, Julie Michel, infographiste et, pour la reconstitution de la grotte de Chauvet, Corinne Nicolas, Mireille Hallier, Christian Peter.