Nice : les médias en ligne de mire,

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la liberté de dire et de ne pas dire… le péché par omission…

Le quatrième rendez-vous des Rencontres Polémiques du Centre Universitaire Méditerranéen animé par Denis Tillinac aura lieu le vendredi 29 janvier, à 18 heures, sur le thème : « Démocratie et liberté : le rôle des médias ».

Après Catherine Nay, Nicolas Domenach et Jean-Jacques Guillebaud, l’écrivain et journaliste Denis Tillinac reçoit ce mois-ci François D’Orcival. Ce dernier fut dans sa jeunesse un fervent partisan de l'Algérie française. Plus tard, interrogé sur ses convictions de l'époque, il déclarera au cours d’un entretien dans le journal Le Monde : « Cela correspond à des convictions de jeunesse, au bouillonnement des 20 ans. Je n’ai pas à renier cette époque, et il n’y a rien qui soit indigne. »

François D’Orcival a collaboré à la fondation du Figaro Magazine, sous l’égide de Louis Pauwels et de Patrice de Plunkett. En 1984, il est nommé directeur de la rédaction de Valeurs actuelles. De 1990 à 2002, il préside le directoire du Groupe Valmonde (comprenant les titres Valeurs actuelles, Le Spectacle du monde, désormais propriétés du groupe Pierre Fabre) et dirige les rédactions de Valeurs actuelles et du mensuel Le Spectacle du Monde.

Il participe à des émissions politiques sur LCI et à Radio Courtoisie… Il est l'un des invités récurrents de l'émission N'ayons pas peur des mots sur I-télé. Il a signé de nombreux ouvrages comme Le Danube était noir - la cause de la Slovaquie indépendante ; Les Marines : scènes de la vie et des combats du corps des Marines des Etats-Unis ; Histoire de la Gestapo ; Le Roman de l'Elysée. Le 23 juin 2008, il est élu au fauteuil d'Henri Amouroux dans la section Histoire et Géographie à l'Académie des sciences morales et politiques.

Il ne fait plus aucun doute que les médias jouent un rôle fondamental dans l’exercice de la démocratie. C’est pour cette raison que bien des pays exercent une censure plus ou moins visible à leur encontre. Que dire de la Chine, de ce qui se passe dans la plupart des pays islamiques et dans toutes les dictatures qui pratiquent l’intolérance, le racisme et l’oppression vis-à-vis des minorités religieuses ou ethniques Que dire de la Russie qu’il est de bon ton de courtiser, gaz oblige ? Que dire encore de la Turquie, toujours en course pour une place en Europe ? De ces pays qui détiennent la clef de notre… dépendance pétrolière et gazière, pays qu’il faut prendre avec des pincettes chaque fois qu’il est question des droits de l’homme et encore plus de ceux de la femme ?

Oui, on peut répondre et affirmer que la situation est dans ces pays-là catastrophique, que la liberté d’expression est un des signes les plus importants de la bonne santé… démocratique d’un pays. Si l’on creuse un peu plus, on trouvera que, même devant sa porte, en France, la situation est loin d’être idéale. La Télévision, média des plus influents pour nos concitoyens, est le siège de tous les désirs… politiques. Chacun en veut une part cathodique, chacun veut y être, en être, contrôler ce qui s’y dit et fait. La presse, elle, est pour son malheur, sous constance perfusion. Elle n’existe plus par la seule volonté de ses lecteurs, autrefois acheteurs et abonnés. Ce sont les annonceurs, qu’ils viennent du privé ou du secteur public, qui les… subventionnent et, in fine, les possèdent. Car, comment peut-on critiquer l’entreprise, si polluante soit-elle, quand c’est elle qui vous nourrit ? Comment s’élever, lorsqu’il le faudrait, contre des décisions contestables de ceux qui tiennent les nœuds de la bourse… des annonces institutionnelles, les maires, les CG, les CR, les ministères ?

Les « gratuits » sont ce qu’ils sont. Utiles, dans la mesure où ils font lire des lecteurs qui ne liraient sans doute pas. On peut l’observer dans les transports en commun, surtout dans les grandes villes. Mais que dire de leur contenu ! Peu de journalistes pour peu d’articles et, là encore, plus encore, on pratique l’auto-censure à gogo, une façon de ne pas parler des sujets qui fâchent… les annonceurs. Pire parfois (les payants en sont réduits aux mêmes expédients), la couverture médiatique qu’ils offrent est fonction de la taille sonnante et trébuchante des annonces prises par des mairies ou des Conseils généraux… Ne s’agit-il pas alors de simples échanges de marchandises, de pub, de Com ? Le lecteur y trouve-il alors son compte, ne risque-t-il pas d’être lésé dans ce marché de dupe s’il cherche une information objective et un commentaire qui ne soit pas seulement du cirage de pompes ?

On se souvient qu’il n’y a pas si longtemps, Christian Estrosi s’était un peu énervé et plaint de la façon dont certains journalistes locaux parlaient de lui. Il s’en est suivi une mise au point autour d’une table de restaurant niçois, les journalistes ne manquant pas de lui rappeler les services déjà rendus… localement, avant que le maire et député devienne une pointure nationale…

Autre réaction significative, celle de l’autre homme fort des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti. Celui-ci en effet répondait à certaines critiques de journalistes et de médias locaux. Ces derniers constatant une baisse des annonces payantes, se plaignaient du manque de soutien du Conseil général et de la mairie. Or, Eric Ciotti n’eut aucun mal à justifier, en tous les cas en ce qui concernait le seul quotidien du département, qu’un important budget de communication, sans parler de la manne des annonces légales, lui était réservé. Une preuve supplémentaire, s’il le fallait, que, sans la publicité institutionnelle, beaucoup de médias seraient à l’agonie et disparaîtraient. C’est ce qui se passe aux Etats-Unis, pays libéral par excellence, où certains titres historiques et prestigieux ont dû fermer boutique…où s’apprêtent à le faire. À Denver, Los Angeles, Washington DC, Cencinnati, New-York, c’est la même complainte et les mêmes interrogations.

Ainsi le quotidien « The Seattle Post-Intelligencer » est mort, en mars dernier, à l’âge de 146 ans. En Californie, c’est le « San Francisco Chronicle », fondé en 1865, qui est menacé d’arrêt alors que ce mois-ci, les observateurs spécialisés évoquent la faillite possible du « Los Angeles Times » et du « Chicago Tribune. » Quant au plus grand des plus grands, le « New York Times », il éprouverait lui aussi de graves problèmes de trésorerie. Au point qu’il envisagerait de suivre l’exemple d’un autre incontournable de l’information et du commentaire, le « Christian Science Monitor » qui est passé avec … larmes et bagages sur le web en avril dernier.

Internet serait-il la solution ? C’est une des questions auxquelles Denis Tillinac et François D’Orcival aborderont sans doute… ce vendredi 29 janvier au Centre Universitaire Méditerranéen, 65, promenade des Anglais, à Nice. Rendez-vous à 18 heures. Entrée libre et gratuite.