Monaco : pendant que les méduses jouent les filles de l’air,

les « Pinna nobilis » occupent le terrain…

La Direction de l’Environnement monégasque conduit régulièrement des opérations de suivi de la biodiversité marine. Ainsi, l’an dernier, un comptage des mérous avaient montré une augmentation de cette population passée de 12 en 1997 à 83 en 2007, preuve d’une évolution favorable du milieu ainsi et surtout des mesures de protection de l’espèce.

Dans le même esprit, un inventaire du peuplement de grandes nacres (Pinna nobilis) de la Réserve du Larvotto, située dans la partie est de la Principauté, a été mené. La prospection a débuté en novembre 2007. Lors de cette première série de plongées, 92 nacres ont déjà été repérées. En février dernier, 6 nouvelles plongées ont complété le balisage et le marquage des grandes nacres. Cette étude permettra d’établir une cartographie précise du peuplement de nacres, d’évaluer l’état de santé de ce peuplement, de répertorier un certain nombre d’individus « sentinelles » dont on suivra attentivement la croissance et le taux de mortalité…

Les grandes nacres sont des mollusques bivalves qui vivent dans les herbiers de posidonies et dans les fonds sablo-vaseux périphériques, souvent en lisière des herbiers. Ce sont des espèces sédentaires, enfoncées verticalement dans le sédiment par l’extrémité pointue de la coquille et qui filtrent l’eau pour en extraire les fines particules de matière organique et les micro-algues planctoniques dont elles se nourrissent

Très vulnérables, ces espèces sont protégées car elles ont été surpêchées. Il fut un temps où chaque plongeur digne de ce nom (on indigne) en voulait un exemplaire. Il se servait de ce coquillage nacré pour réaliser une lampe qui venait s’ajouter à d’autres trophées, amphore entière ou non, carapace de tortue marine, branches de coraux… plus c'est en danger d'extinction plus c'est prisé !

Leur vulnérabilité est liée à plusieurs causes, dépassant du fond d’environ 30 à 50 cm, elles sont facilement cassées par toutes sortes d’engins qui raclent les fonds : chaluts, chaînes de mouillages, lignes de pêche…

Sensibles à la qualité de l’eau, elles ne supportent pas les eaux troublées, chargées en particules minérales et encore moins les eaux polluées (pesticides, métaux lourds…). Cette sensibilité à la qualité de l’eau fait de ces mollusques filtreurs de bons indicateurs de milieu et leur présence est toujours un signe de bonne santé de l’environnement marin côtier.