Afrique : les peintres du corps,

le photographe Hans Silvester leur rend un hommage… objectif.

Ils sont nus pour la plupart – seules les filles portent un petit pagne cache-sexe – et partagent le même goût pour peindre leur corps et en faire une œuvre éphémère. Ils sont tous imberbes, d’une plastique extraordinaire et leur peau qui reflète merveilleusement la lumière, est un matériau rêvé. Ils utilisent les pigments qui sont à leur portée, seul le bleu manque à leur palette.

Ces tatouages fragiles rivaliseraient sans peine avec les peintures abstraites de nos maîtres à nous tout aussi bien qu’avec nos… expressionnistes. Ce ne sont pas des fantaisies ni des caprices, ni seulement des jeux. Elles répondent à un besoin de se relier aux autres, aux anciens… Elles facilitent le passage d’un monde à un autre, du concret à… l’abstrait. Spectateurs, nous y sommes sensibles et nul n’a besoin de nous faire… un dessin pour que ces peintures nous parlent et nous émeuvent.

Hans Silvester abat pour nous les masques en nous projetant dans ce monde dont hier, nous ignorions tout. Il joue le rôle du passeur, aussi de gardien d’un art appelé à disparaître. Il nous livre ici son dernier reportage réalisé en Éthiopie, sur le peuple Omo, en particulier des membres de la tribu des Surmas et des Mursis.

Deux ouvrages ont déjà été consacrés à ce travail. Mais les photographies choisies pour l’exposition de Toulon sont inédites. Tirées et contrecollées sur aluminium à des formats de 160 x 100 cm, et présentées dans les salles de l’Hôtel des Arts, elles en font un événement.

Hôtel des Arts - 236 boulevard Général Leclerc – Toulon - Expressions d'Afrique. (Peintres du corps en Éthiopie) – jusqu’au 7 septembre prochain. Commissaire de l’exposition Gilles Altieri.