Festival de Cannes : les USA en force,

comme d’hab…

- la bande à Spielberg, photo Chopard -

Les Américains ont eu, plus souvent qu’à leur tour, la part du lion. La Metro-Goldwyn-Mayer n’est jamais bien loin d’ailleurs… Même s’ils ne ramènent pas toujours les Palmes convoitées, ils repartent rarement les mains vides. Il y a toujours une petite récompense à leur donner, un hommage rendu à l’un des leurs… à la rigueur, un ruban à leur accrocher à la boutonnière… Il est vrai que même si Bollywood concurrence Hollywood, le cinéma américain pèse lourd, très lourd. Preuve s’il en fallait, l’envahissement sur nos petits écrans de leurs séries télévisées plus soap qu’opera et de leurs films.

Cette année, le 61ème reste en cela dans la norme. Place aux « blockbusters » qui, quoiqu’il arrive, ramassent la money. À partir d’un certain nombre de centaines de millions de dollars, pas question de ne pas rentrer dans ses cents, et tant pis si le film n’est pas vraiment bon ! Quelle est la valeur cinématographique du dernier Steven Spielberg, "Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal" ? Je ne saurais dire, nous répond notre Belge de service.

Même question à propos du dernier Woody Allen, Vicky Cristina Barcelona, du dernier John Stevenson, Kung Fu Panda, du dernier Clint Eastwood, Chantage ? Ils font l’affiche et ont l’immense avantage de draguer avec eux des stars dont la venue n’a pas de prix. Harrison Ford et sa belle, Dustin Hoffman et madame, Cate Blanchett, Penelope Cruz, Scarlett Johansson et quelques dizaines d’autres noms qui participent par leur seule présence à la notoriété de la manifestation.

Bien sûr il y a Américains et Américains et il y a sans doute mais moins qu’on le croit, des différences entre les démocrates libéraux et les républicains conservateurs. Et dans ce pays où l’argent est roi, les plus contestataires se retrouvent derrière le comptoir à encaisser la recette dont ils reverseront généreusement (déductible d’impôt) une partie pour financer la campagne d’Obama ou d’Hillary. Une longue tradition hollywoodienne déclanchée par le Maccarthysme donne depuis cette période, la préférence aux démocrates… ce qui a un petit côté paradoxal dans cet Etat, la Californie, capable de placer à sa tête Arnold Schwarzenegger… le Terminator.

Les Américains dominent le monde, de moins en moins. Ils dominent le marché du cinéma et plus généralement celui du spectacle. Cannes n’échappe pas à la règle et ne peut se permettre de faire l’impasse sur cette réalité là. Quand l’Amérique tousse, le Cinéma s’enrhume, quand il boude le Festival, bonjour les dégâts !

Alain Dartigues

- mention : pariscotedazur.fr – mai 2008 -
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