Festival de Cannes : J moins 17

nourrir le mythe...

Si le Festival de Cannes n’était qu’une simple compétition destinée à récompenser quelques cinéastes et flatter l’ego des pays représentés, il ne serait jamais devenu ce qu’il est aujourd’hui, une manifestation qui s’apparente, par son retentissement international, aux JO, dépassant et de loin (mais pour combien de temps encore), Venise – la sœur ennemie, Berlin, Los Angeles, Toronto, Montréal…

- Salma Hayek et Charlize Theron, en Chopard…

Le Festival c’est tout ce qu’il y a autour, même si cet autour se situe à l’intérieur du Palais comme par exemple le Marché du Film. On en parle peu dans les médias mais, ne soyons pas naïfs, sans business pas de production cinématographique. Les films ça coûte, les films ça coûte énormément… ça se compte généralement en millions de dollars ou d’euros… les vedettes se font payer comme l’Aga Khan, leur poids en or… ce qui explique peut-être pourquoi Gérard Depardieu et Jean Reno sont nos deux artistes les plus chers sur le marché…

Le succès du Festival en tant que compétition, a attiré tous ceux qui veulent s’associer à cette réussite, même s’ils ne sont pas toujours directement reliés avec le cinéma. Ainsi les acteurs du grand écran passent parfois par le petit et que les actrices montent parfois sur les podiums avant que de jouer la comédie… Les chanteurs et les chanteuses empruntent souvent le même chemin… On peut s’amuser à illustrer ces assertions avec des noms connus, en commençant par des Français. Antoine De Caune et son ex-complice José Garcia, Jean Dujardin, Laetitia Casta, Noémie Lenoir, Johnny Hallyday, Eddy Mitchell, Renaud, Ophélie Winter et quelques autres… la liste est passablement longue.

Le succès du Festival c’est aussi son histoire qui s’est enrichie au fil des décennies. Les journalistes – tous médias confondus – exploitent cette manne dont le public a soif, même les cinéphiles n’en ont jamais assez… à la recherche de l’anecdote inédite, du petit scandale oublié. Les chroniqueurs spécialisés se régalent et trouvent dans le Festival de Cannes des sujets et des thèmes de réflexion inépuisables. Que dire des photographes qui, en à peine dix jours, font le plein de clichés qui illustreront la presse internationale pendant toute l’année… Certains, comme la famille Traverso a su si bien le faire, constituent une inépuisable banque d’images.

Le Festival c’est le passé et le présent. Ce n’est pas là qu’on réfléchit au cinéma de demain. On n’en a pas le temps. Il se fera et d’une manière plus empirique que rationnelle. Il y a certes le flair – pas vraiment une approche savante – mais aussi le caprice du producteur, personnage tout puissant, qui impose souvent des noms aux génériques de ses films…

- Elisabeth Hurley et Eva Herzigova en Chopard aussi …

Un Festival ne chasse pas l’autre, il nourrit le mythe et la légende du précédent et prépare celui à venir.

Alain Dartigues

- mention : www.pariscotedazur.fr – avril 2008 - 
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