À Paris, le décor ne fait pas toujours l’assiette :

illustration à la « Brasserie Mollard ».

- photo Patrick Flet –

A Paris, comme sur la Côte d’Azur, ce ne sont pas les restaurants qui manquent. Guides et articles de presse aident à faire, le plus souvent, le bon choix. Nous ne sommes pourtant pas à l’abri de surprises, bonnes et… moins bonnes.

Créée en 1867 par un couple de savoyard, Monsieur et madame Mollard, ce n’était au début qu’un « Bougnat ». Monsieur livrait le charbon avec sa voiture à cheval, Madame servait « sur le zinc » vins, bières et absinthe. Dans ce quartier Saint-Lazare, le développement va être rapide : les grands magasins ouvrent leurs portes, la gare Saint-Lazare devient la première gare de banlieue.

En 1895, les Mollard profitent de cette expansion et confient la décoration de leur « Bougnat » à l’architecte Edouard Niemans, qui a également aménagé le Négresco à Nice, le Moulin Rouge à Paris et le Train Bleu. Il fait appel à des artistes mosaïstes italiens, à des maîtres verriers ainsi qu’aux faïenceries de Sarreguemines. Le résultat est époustouflant ! A tel point qu’après une rigoureuse restauration, la Brasserie Mollard est aujourd’hui inscrite à l’Inventaire des Monuments Historiques.

Donc, au niveau décor, c’est absolument sublime. Une charmante hôtesse d’accueil vous place à table. Jusque là, tout va bien. Puis les choses se gâtent. Les serveurs en costume traditionnel des brasseries : habit noir et tablier blanc, mettent une mauvaise volonté évidente à vous présenter la carte, à vous apporter ce qu’ils ont oublié, quant à vous sourire, ce n’est pas compris dans le prix du repas qui est assez conséquent. Les fruits de mer sont quelconques, frais sûrement, tellement que le crabe en était encore congelé, le riesling bon et abordable.

La soirée fut néanmoins agréable grâce au cadre et des voisins de table étrangers (italiens, slaves…) charmants. On ne s’étonne pas que les Parisiens ne fréquentent pas la Brasserie Mollard : une œuvre d’art se contemple de temps en temps, un bon repas dans une ambiance convivial à prix raisonnable se déguste au quotidien.

  • Plateaux de Fruits de Mer de 29,55 € pour une personne à 98,90 € pour 2 personnes. Carte Brasserie traditionnelle (Côte de bœuf pour 2 à 64,80 €, Rognon de veau flambé à 27,80 €, Andouillette à 19,55 €). Beau choix de vins à prix doux : à partir de 18 ,45 € pour les vins de Loire.

- Brasserie Mollard – 115 rue Saint-Lazare – 75008 – Paris – Tel : 01.43.87.50.22-

Brigitte Brunot

- mention : www.pariscotedazur.fr – avril 2008 -
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