Elections de mars : les candidatures dissidentes font recette,

l’UMP beaucoup, le PS un peu moins...

De Neuilly à Nice en passant pas Cannes, l’UMP cultive ses différences… internes. La ville où Nicolas Sarkozy a commencé sa carrière politique est le centre d’un méli-mélo tragi-comique où les candidats exécutent un pas de danse incompréhensible pour les habitants de Neuilly, habitués à plus de clarté. La presse en a fait ses choux gras et l’opposition se délecte. On n’entrera pas ici dans les détails que tout le monde commence à connaître.

Des dissidences qui se multiplient comme des petits pains. Y en a-t-il jamais eu autant ? On leur fait en tous les cas beaucoup de publicité et pas simplement le Canard qui se déchaîne à propos du maire du 8ème arrondissement parisien, François Lebel. Celui-là même qui vient de marier le président et Carla… Il a contre lui le très chiraquien Pierre Llelouche, UMP pure crin (qui semble avoir obtenu satisfaction).

Dans le 17ème, c’est Françoise de Panafieu qui devrait affronter une liste conduite par son ancien directeur de cabinet. À Aix-en-Provence, la députée Maryse Joissains-Masini, UMP, se retrouve face à une liste composée des principaux adjoints du maire UMP sortant, alliés au MoDem. À Annecy, Caen, Saint-Germain-en-Laye, Versailles, Le Vésinet, Joinville, Boulogne-Billancourt… c’est le même refrain. Avec des variantes comme à Mulhouse où le maire, Jean-Marie Bocke, ex-PS investi par l'UMP, n’a pas convaincu les instances locales duparti présidentiel. Que dire de ce qui se passe à Reims, ville dans laquelle s’affrontent deux anciens ministres, Renaud Dutreil et Catherine Vautrin. Seul le premier a l’investiture…

Que dire des soutiens aux uns et aux autres ? Exemple, le secrétaire d’Etat aux affaires européennes, Jean-Pierre Jouvet, prêt à voter pour Delanoë… ou d’Alain Juppé dont la candidature à la mairie de Bordeaux est appuyée par François Bayrou. Ce qui n’a pas gêné d’autres membres du MoDem de se joindre, eux, à la liste des opposants socialistes…

À Nice, la légitimité est du côté de Christian Estrosi qui a obtenu l’investiture, forçant le maire sortant, Jacques Peyrat, à un statut de traître alors que dans l’esprit de ce dernier, c’est bien le premier nommé qui devrait en être qualifié.

À Cannes, Bernard Brochand a le rôle du bon et Philippe Tabarot celui du méchant, tandis que David Lisnard, avec l’appui de son maire, a échoué dans sa tentative de se voir attribué l’investiture de son parti. Elle revient à la conseillère générale sortante, Jacqueline Héricord, soutenue, elle, par Christian Estrosi et Michèle Tabarot.

Pour le PS, ce n’est pas simple non plus bien que le parti de la Rose offre un front plus uni, sauf à Argenteuil où deux militants en sont venus aux mains… tandis qu’à Nice Patrick Allemand est le candidat officiel, Patrick Mottard dans le rôle de l’insoumis. Sans avoir à se soucier cette fois des communistes, les socialistes, moins à gauche qu’ils ne l’ont jamais été, piochent leurs jokers, de préférence chez les MoDem…

Alain Dartigues

- mention : www.pariscotedazur.fr – février 2008 -
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