Cinéma : la France terrain de jeu des réalisateurs étrangers.

Les députés votent des mesures pour favoriser cette « niche » économique.

Le Parlement vient d’adopter une nouvelle mesure d’attractivité pour les tournages étrangers sous la forme d’un crédit d’impôt destiné à attirer en France les productions cinéma et télé étrangères.

Cette mesure était très attendue par les professionnels et les entreprises du secteur. Élaborée par le CNC (Centre national du cinéma) à l’initiative de Film France, l’agence en charge de l’attractivité de la France pour les tournages, et de la FICAM, qui regroupe les industries techniques françaises du cinéma et de l’audiovisuel, elle est le résultat de 4 années d’efforts et de concertation.

Techniquement, le mécanisme prendra la forme d’un crédit d’impôt équivalent à 20 % des dépenses éligibles en France des productions étrangères. Avantage pour l’instant réservé à celles qui pourront justifier d’une dimension française. « Car la raison d’être de cette mesure est de convaincre des producteurs étrangers de tourner en France des films dont l’intrigue est liée à notre territoire, mais qui sont souvent filmés dans des pays étrangers, explique le président de Film France, Nicolas Traube. Et de citer comme exemple le film de Quentin Tarantino « Inglorious Basterds » dont l’essentiel du scénario se passe en France, alors que son tournage s’est quasi en totalité fait en Allemagne ».

- Quentin Tarantino, très fier, dans les salons du Carlton de Cannes, d'arborer sa médaille d'Officier des Arts et des Lettres, il tourne de préférence en Allemagne… jusque là.

L’abattement maximal dont pourra bénéficier chaque tournage a été fixé à 4 M€. Les précédents grands films étrangers tournés en France comme Marie-Antoinette, Les vacances de Mister Bean y ont généré entre 15 et 20 M€ de dépenses dans l’Hexagone.

Déjà de grands créateurs du cinéma comme Woody Allen ou le producteur de l’Âge de Glace, Chris Meledandri, ont manifesté dans la presse ou dans des courriers aux ministères français concernés leur intérêt pour la mesure et l’impact immédiat qu’elle aurait sur leur prochains projets.

Il est temps car si, en 2005, notre pays accueillait plus de 100 jours de tournage de productions internationales, 2008 fut une année de vaches maigres. En raison de la hausse de l’euro et des mesures fiscales similaires que celles votées ce mois-ci chez nous, ce sont l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Hongrie qui ont tiré les marrons du feu…

L’ensemble des retombées directes est estimé à 200 M€ par an à l’horizon 2010. Outre le volume d’activité économique généré, ces retombées se feront aussi au bénéfice de la filière du tourisme, puisque les images dans grands films et fictions tournés en France ont prouvé leur effet prescripteur.

  • Film France s’est réjouit que ce projet ait reçu le soutien actif de Véronique Cayla et de ses équipes au CNC, ainsi que des Ministères de la Culture, des Finances et du Budget, menant à la création d’un dispositif historique pour l’attractivité de la France en matière de tournages et de post-production.