Cannes : le projet d’établissement de thalassothérapie

prend forme.

Cannes sera bientôt doté d’un établissement de thalassothérapie. C’est l’Hôtel Sofitel Méditerranée, par l’intermédiaire de la sociétéé qui l’exploite, qui aura la haute main sur ce produit de luxe. Un des principaux actionnaires du Groupe Thalazur qui possède six enseignes en France dont celle d’Antibes et de Bandol, il mettra à disposition un local attenant à l’hôtel, actuellement occupé par un parking.

Cette réalisation est d’un abord assez complexe. Il faut en effet pomper l’eau directement en mer et installer pour cela une station de pompage et de rejet des eaux. La mairie a donné, lors de son dernier conseil, son accord. Les travaux pourront se faire, sous réserve des autorisations nécessaires délivrées par l’administration en charge du domaine maritime.

Tous ces travaux seront aux frais de la société demanderesse. Une bonne opération pour la ville qui percevra une modeste redevance annuelle fixe de 289 euros, à laquelle il faudra ajouter 0,1 % du chiffre d’affaires de l’exploitation.

Souhaitons un meilleur avenir à cette nouvelle entreprise que l’établissement de thalassothérapie qui occupait un espace au Club house du port Pierre Canto. Peu de temps après l’inauguration des principaux locaux, restaurant, pub et piscine à l’eau de mer chauffée, en mer 1967, cette entreprise connue un certain succès. Une clientèle aisée, des soins de qualité et cette eau de mer chauffée, un véritable bonheur pour des patients souffrant d’arthrose, de rhumatismes, de séquelles traumatiques… Mais les difficultés des sociétés gérant le Club house entraînèrent sa fermeture.

Pour la petite histoire, quelques rares initiés se rappelleront que l’eau de mer était pompée au sud du port et alimentait la piscine de 30 mètres sur dix et la thalasso. Une canalisation enterrée passait le long du quai est. En mettant en eau la piscine, les exploitants découvrirent avec consternation que la station de pompage n’injectait pas seulement de l’eau de mer mais aussi de l’essence. Un mouvement de terrain avait provoqué une fissure dans les cuves de la station de service du port et dans les conduites. L’essence se mélangeait à l’eau, l’odeur était épouvantable.

C’est grâce aux pompiers, appelés en catastrophe, que l’on put éviter le pire. Avec leurs pompes, ils vidèrent d’abord la piscine avant de la remplir avec l’eau de mer puisée… dans le port. Personne ne souffla mot de l’affaire et l’inauguration put avoir lieu. Le préfet de l’époque Jean-Pierre Moatti, le maire, Bernard Cornut-Gentille, le sous-prefet, Francis Illari, M. Chabrerie, président de l’ISYCC, Jean Marie Toutain, le PDG du Palm Beach, André Sonier le sous-directeur du Carlton, étaient là. Sans se douter le moins du monde de ces difficultés de dernières minutes… Pour terminer l’anecdote, ajoutons que, devant l'impossibilité de réparer pendant l’été et n’osant pas puiser à nouveau dans le port, les adjonctions d’eau se firent avec de l’eau de ville. L’eau de la piscine devint donc, au fil de la saison estivale, de moins en moins salée. Aux baigneurs qui s’étonnaient, on fournit quelques raisons… plutôt vaseuses.